Les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des 20 grandes économies ont en particulier dit attendre l’accroissement de la force de frappe du Fonds européen de stabilité financière (FESF), dont les modalités doivent être présentées le 23 octobre en Conseil européen.
Le plan que les Français et les Allemands présenteront à cette occasion comprendra en outre une recapitalisation des banques européennes, des réponses à la situation pire que prévu de la Grèce, et une réforme de la gouvernance européenne. Ses grandes lignes ont été présentées aux membres du G20.
Le secrétaire d’Etat américain au Trésor, Timothy Geithner, s’est dit "encouragé par la vitesse et la direction dans laquelle les Européens progressent".
"Ils ont clairement encore du travail à faire sur la stratégie et les détails, mais quand la France et l’Allemagne se mettent d’accord sur un plan et décident de passer à l’acte, de grandes choses sont possibles", a-t-il ajouté.
Les principaux dossiers examinés vendredi et samedi à Paris doivent déboucher sur des annonces au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des 20 pays, les 3 et 4 novembre à Cannes, qui clôturera la présidence française du G20, dans un contexte d’inquiétude sur la conjoncture économique mondiale.
"Par rapport à il y a trois semaines (NDLR – depuis la dernière réunion du FMI), la situation ne s’est pas améliorée. Si l’on constate une évolution, c’est plutôt une évolution négative", a ainsi déclaré la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.
Des responsables des économies émergentes ont exprimé des craintes de contagion de la crise qui touche les pays avancés vers leurs économies, a-t-elle ajouté.
Tout sera fait pour la stabilité des banques
"Dans un contexte de tensions accrues et de risques importants", les membres du G20 ont exprimé leur accord pour conduire des politiques coordonnées à court et long terme dans le cadre d’un plan d’action présenté à Cannes, lit-on dans le communiqué.
"Ce plan d’action couvrira un ensemble de mesures destinées à apporter une réponse aux vulnérabilités immédiates et à consolider les fondements d’une croissance forte, durable et équilibrée", poursuit le texte.
Les pays avancés devront ainsi adopter des politiques pour renforcer la confiance, soutenir la croissance et rééquilibrer leurs finances publiques. Les pays émergents ajusteront pour leur part leurs politiques macroéconomiques pour préserver le dynamisme de la croissance face aux risques de ralentissement.
Les pays affichant des excédents des comptes courants – parmi lesquels figurent la Chine et l’Allemagne – "prendront des mesures grâce auxquelles leur croissance reposera davantage sur la demande intérieure", et ceux dont le déficit courant est élevé s’attacheront à accroître l’épargne nationale.
Pour soutenir la croissance à court terme et faire face aux risques d’aggravation de la crise, "les banques centrales (…) continueront de se tenir prêtes à fournir aux banques les liquidités nécessaires", lit-on dans le communiqué.
"Nous nous assurerons que les banques disposent d’un niveau de fonds propres adéquat et ont un accès suffisant aux financements pour faire face aux risques actuels", poursuit le texte.
Pas d’avance majeure sur le YUAN
Est également renvoyée au sommet de Cannes la discussion sur une possible augmentation des ressources du FMI, souhaitée par de nombreux pays émergents du G20, mais à laquelle s’opposent notamment les Etats-Unis et le Japon.
"Nous nous sommes engagés à veiller à ce que le FMI dispose des ressources adéquates pour assumer ses responsabilités systémiques et attendons avec intérêt les discussions à ce sujet à Cannes", lit-on dans le communiqué.
Quant au débat sur une plus grande flexibilité de la monnaie chinoise, le yuan, dont le contrôle strict par Pékin est source de tensions au sein du G20, le communiqué précise que "nous souhaitons progresser d’ici au sommet de Cannes sur la définition d’une trajectoire d’élargissement du panier du DTS", les droits de tirage spéciaux, la ‘monnaie’ du FMI.
Timothy Geithner a reconnu que la Chine avait laissé le yuan s’apprécier progressivement mais a jugé qu’elle devait le faire plus rapidement pour le bénéfice de l’économie mondiale.
Christine Lagarde a précisé lors d’une conférence de presse que le G20 se concentrait sur le critère de l’utilisation du yuan comme monnaie internationale pour son intégration dans le panier du DTS, et a ajouté que d’autres monnaies devaient également être éligibles, comme le real brésilien.
Pour réduire le risque "systémique" que font courir certaines banques à l’ensemble du système financier, le G20 Finances a approuvé un dispositif prévoyant une supervision renforcée et "des exigences supplémentaires d’absorption des pertes". Les ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales ont approuvé l’imposition d’une surcharge en capital obligatoire sur ces banques allant jusqu’à 2,5% de leurs fonds propres, qui devra être mise en place à compter de 2016.