"Le recours à l’avortement légal dans des cas extrêmes, comme le viol, l’inceste ou les malformations profondes du foetus, n’est plus un tabou. Il fait partie d’un agenda gouvernemental", a déclaré à l’AFP Mme Skalli.
C’est la première fois qu’un membre du gouvernement marocain dit être favorable au recours à l’avortement légal "dans des cas extrêmes".
L’article 449 du code pénal marocain prévoit des peines de prison de six mois à deux ans contre "l’avorteur et l’avorté ainsi que les personnes intermédiaires, sauf quand il s’agit de préserver la santé ou la vie de la mère".
Selon la ministre, "ces cas extrêmes doivent être prévus par la loi en tenant compte des considérations éthiques et religieuses. Cela fera évoluer la législation parce qu’on ne peut pas continuer comme ça".
"Entre 2003 et 2010, 500.000 enfants sont nés de mères célibataires. La législation actuelle ne permet même pas à une femme victime d’inceste d’avorter. Idem pour les cas de viol", poursuit-elle.
Entre 600 et 800 avortements médicalisés et 200 autres, non médicalisés, sont pratiqués chaque jour au Maroc, selon les ONG.
"Il y aurait plusieurs centaines d’avortements illégaux par jour au Maroc. Ce qu’il faut savoir, c’est que jamais une femme ne recourt à l’avortement uniquement par caprice", conclut Mme Skalli.