Le Conseil national syrien forme un bureau militaire

Le Conseil national syrien forme un bureau militaire
Le Conseil national syrien, principale formation d’opposition, a annoncé jeudi la formation d’un "bureau militaire" afin d’organiser et unifier la lutte armée contre le régime de Bachar el-Assad.

Le CNS a précisé agir en coordination avec l’Armée syrienne libre (ASL), composée principalement de déserteurs de l’armée. "Nous voulons organiser ceux qui portent les armes aujourd’hui", a déclaré le président du CNS Burhan Ghalioun au cours d’une conférence de presse à Paris.

"La révolution a débuté pacifiquement et a gardé son caractère pacifique pendant des mois, mais la réalité aujourd’hui est différente et le SNC, confronté à cette nouvelle réalité, doit assumer ses responsabilités", a ajouté M. Ghalioun. Invité à préciser si la Syrie s’acheminait selon lui vers la guerre civile, il a a répondu par la négative.

"Non, le soulèvement en Syrie restera avant tout un mouvement populaire pacifique. La tâche du conseil militaire est de protéger ces manifestants pacifiques et les civils", a-t-il fait valoir. "Nous voulons contrô ler l’usage des armes, pour qu’il n’y ait pas de guerre civile. Notre objectif est d’éviter une guerre civile".

Le CNS avait déjà demandé des armes pour l’insurrection. Mais c’est la première fois qu’il cherche à organiser la lutte armée, à l’heure où les forces syriennes ont lancé une offensive au sol pour reprendre et "nettoyer" le quartier de Bab Amr à Homs (centre), devenu un symbole du soulèvement visant à chasser du pouvoir Bachar el-Assad.

Sur le terrain, les rebelles syriens, qui tenaient le quartier de Bab Amr, à Homs, ont annoncé jeudi un "retrait tactique". Les forces syriennes avaient coupé jeudi tous les moyens de communications du quartier, brouillant les signaux de téléphone satellite. Les autorités syriennes avaient déjà bloqué les communications terrestres et les lignes de portable, mais les militants de l’opposition avaient pu communiquer par téléphone satellite.

La ville de Homs est bombardée sans relâche depuis près d’un mois par les forces du régime alaouite. Plusieurs centaines de personnes ont été tuées ou blessés, dont des journalistes occidentaux.

Le sort de la journaliste française du "Figaro" Edith Bouvier, blessée le 22 fevrier, restait incertain. "Que ce soit ici à Paris ou sur le terrain, nous mettons tout en oeuvre pour obtenir l’évacuation dans des conditions sécurisées d’Edith Bouvier. Notre mobilisation est totale", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

"Un arrêt des violences, qui ont atteint un niveau insupportable, dans la ville de Homs est indispensable pour parvenir à réaliser ce but. Nous demandons aux autorités de Damas de prendre sans tarder une décision dans ce sens", a ajouté le porte-parole lors du point de presse électronique du Quai d’Orsay.

"Nous maintenons par ailleurs un contact étroit avec la famille de notre compatriote. Comme j’ai eu l’occasion de le dire, la discrétion s’impose dans l’intérêt bien compris de nos compatriotes concernés", a-t-il dit.

A Genève, par ailleurs, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a condamné jeudi la Syrie pour "ses violations systématiques et généralisées" contre les civils, dans sa répression contre l’opposition, et lui demande de cesser immédiatement les violences. Le texte, adopté par 37 pays membres du Conseil sur 47, n’a pas de valeur contraignante. La Russie, la Chine et Cuba ont voté contre. Selon des estimations de l’ONU, la répression du soulèvement entamé en mars 2011 a fait plus de 7.500 morts.

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