Soutenus par Téhéran, les rebelles avaient saisi lundi le bateau Rwabee battant pavillon des Emirats arabes unis, assurant qu’il transportait du « matériel militaire », la coalition dénonçant au contraire un acte de « piraterie » contre un navire contenant du matériel médical.
« Le port de Hodeida est le port principal de réception des missiles balistiques iraniens », a déclaré le porte-parole de la coalition Turki al-Maliki lors d’une conférence de presse diffusant des images prouvant les activités militaires des rebelles en mer Rouge.
Selon M. Turki al-Maliki, la saisie du navire avait été organisée depuis le port de Hodeida. Celui de Salif sert quant à lui à « la fabrication » de matériel militaire, a-t-il avancé.
Mardi, la coalition avait menacé de cibler ces deux ports tenus par les rebelles si ces derniers ne libèrent pas le Rwabee. Elle avaient assuré que Salif et Hodeida étaient « liés à ces actes de piraterie, d’enlèvement et de vol à main armée » devenant donc des « cibles militaires légitimes ».
Salif et Hodeida, tous deux situés dans la région de Hodeida, sont essentiels pour l’acheminement de l’aide humanitaire dont dépend 80% de la population, confrontée à l’une des pires crises humanitaires au monde depuis le début de la guerre en 2014.
La zone est par ailleurs une voie maritime commerciale importante, notamment pour le transport de l’or noir. Environ 1,5 million de barils de pétrole par jour transitent par la mer Rouge en provenance du Koweït, d’Oman et d’Arabie saoudite, selon S&P Global Platts.
L’ONU estime que la guerre au Yémen a tué 377.000 personnes, dont une grande majorité de décès dus aux conséquences indirectes du conflit, en particulier le manque d’eau potable, la faim et les maladies.