La Première ministre thailandaise Paetongtarn Shinawatra destituée par la cour constitutionnelle
La Cour constitutionnelle thaïlandaise a destitué Paetongtarn Shinawatra, Première ministre depuis 2023.
Cette décision intervient après une pétition de 36 sénateurs pour des allégations de violations éthiques et constitutionnelles, y compris des soupçons de conflits d’intérêts en raison de l’influence supposée de son père, Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre de Thaïlande de 2001 à 2006.
Thaksin Shinawatra devient le troisième membre de la famille Shinawatra à être évincé de ce poste, après son père Thaksin Shinawatra, Premier ministre de 2001 à 2006, et sa tante Yingluck Shinawatra, Première ministre de 2011 à 2014.
Paetongtarn, 37 ans, avait remplacé Srettha Thavisin, lui-même déchu en 2024 pour des raisons similaires. La destitution de Paetongtarn, la troisième d’un Premier ministre en moins de deux ans, s’inscrit dans cette logique, nourrie par des critiques sur sa gestion et des accusations d’abus de pouvoir.
La Thaïlande est une monarchie constitutionnelle, le roi (actuellement Vajiralongkorn) occupant une position symbolique mais influente, et le Premier ministre étant le chef du gouvernement. Le système politique, issu de la Constitution de 2017 après un coup d’État militaire en 2014, donne un rôle prépondérant au Sénat, nommé en grande partie par l’armée, pour contrôler les élus et freiner les partis issus des urnes.
Cette architecture a fréquemment entraîné des interventions de la Cour constitutionnelle, dissolvant des partis ou destituant des dirigeants sur des fondements juridiques parfois considérés comme politiquement orientés, illustrant les frictions entre les élites royalistes-militaires et les groupes populistes, tels que ceux liés à la famille Shinawatra.
