La justice maintient la sanction de la policière Sihem Souid, auteure du livre « Omerta dans la police »

Le tribunal administratif de Paris a rejeté samedi la demande de suspension de la sanction d’exclusion temporaire infligée par le ministère de l’Intérieur à Sihem Souid, ex-agent à la police aux frontières (PAF) qui a publié un livre très critique sur la police.

"La requête a été rejetée", a-t-on indiqué au tribunal administratif, sans plus de précisions. Les motivations de la décision n’étaient pas immédiatement disponibles.

Le tribunal avait examiné vendredi une requête en référé (procédure d’urgence) déposée par les avocats de Mme Souid, demandant la suspension de l’exclusion de 18 mois, dont 12 avec sursis, signifiée le 26 juillet à la jeune femme. Ceci en attendant un jugement sur le fond où ils demandent une annulation.

L’un des conseils de Mme Souid, Me William Bourdon, avait argué lors de l’audience que la suspension pour six mois de son salaire mettait l’ancienne adjointe de la sécurité (ADS) dans une situation de "grande précarité".

Elle élève seule sa fille de 10 ans, le père ne lui verse "aucune pension alimentaire" et elle ne commencera a percevoir des droits d’auteur sur son livre qu’"à partir d’avril 2012", avait-il fait valoir, jugeant "disproportionnée" la sanction infligée à sa cliente.

La représentante du ministère de l’Intérieur, Pascale Léglise, avait estimé de son côté que Mme Souid avait "violé l’obligation de réserve" à laquelle est soumis "tout fonctionnaire", en "mettant en cause la police nationale sur un ton polémique et outrancier".

En octobre 2010, Mme Souid a publié un livre à succès, "Omerta dans la police" (Ed. Le cherche midi), où elle dénonce un climat de racisme, de sexisme et d’homophobie à la PAF d’Orly.

Elle avait débuté sa carrière à la PAF, avant d’être affectée à la préfecture de police de Paris (PP) comme adjointe administrative.

Un conseil de discipline avait proposé fin mai son "exclusion temporaire de fonction" de 18 mois, dont six avec sursis.

Le ministère de l’Intérieur a finalement opté fin juillet pour une exclusion de 18 mois, dont 12 avec sursis.

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