La démission de Mario Monti attendue après l’adoption définitive de la loi budgétaire

La chambre des députés italienne planche, ce vendredi, sur l’examen de la loi budgétaire 2013 dont l’adoption définitive, attendue en fin de journée, devrait sonner le glas du gouvernement de technocrates présidé par Mario Monti.

En poste depuis 13 mois, Monti, 69 ans, avait annoncé, il y a une dizaine de jours, son intention de démissionner aussitô t adopté ce budget qui a déjà reçu, jeudi, l’aval du Sénat.

Il devrait, d’ailleurs, tenir samedi ou dimanche une conférence de presse pour annoncer officiellement sa démission mais aussi ses intentions sur une éventuelle entrée en politique dans la perspective des élections législatives anticipées devant avoir lieu le 24 février prochain.

Selon plusieurs analystes, le "professore" devrait se présenter à la tête d’une coalition de partis du centre composée essentiellement de l’UDC (ex-démocrates chrétiens) de Pier Fernando Casini, du parti "Italia Futura" (Italie futur) de Luca di Montezemolo (patron de Ferrari) et du mouvement FLI (Futur et liberté pour l’Italie) du président de la chambre des députés, Gianfranco Fini.

L’actuel chef du gouvernement, qui serait encouragé dans sa démarche par le patronat italien, ses partenaires européens mais aussi par l’église chrétienne, avait souligné, à plusieurs reprises, la nécessite de la poursuite des efforts consentis jusqu’à présent par les Italiens pour circonscrire la crise dans laquelle le pays est empêtré.

Monti, qui ne devrait cependant pas être tête de liste en raison d’une incompatibilité avec son statut de sénateur à vie, serait ainsi encouragé à se présenter aux prochaines élections pour poursuivre les réformes structurelles initiées sous sa houlette.

Depuis son avènement au pouvoir en novembre 2011, Monti, qui s’est assigné pour mission essentielle de redresser les comptes publics de l’Etat et de relancer la croissance, n’a cessé d’entreprendre des mesures d’austérité drastiques dont des hausses d’impô ts et de sévères coupes budgétaires, y compris dans les retraites, qui n’ont pas manqué de provoquer de nombreuses réactions de réprobation au sein de la société italienne.

A son investiture, le gouvernement Monti avait hérité d’un pays surendetté (près de 1900 milliards d’euros, soit environ 120 pc du PIB) et sous la menace de l’extension de la crise pesant sur la zone euro.

Acculé à la démission, le précédent chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, s’était engagé à soutenir l’équipe Monti jusqu’aux législatives prévues initialement en mars prochain avant d’opérer, récemment, une volte-face en annonçant, pour la sixième fois depuis 1994, sa candidature à la présidence du Conseil à l’occasion du scrutin de février.

C’est en réaction à l’annonce faite par Berlusconi qui, du coup, a retiré son appui au gouvernement technocrate en place en l’attaquant de plein fouet sur sa politique de rigueur inductrice de récession, que Monti a annoncé au président Giorgio Napolitano son intention de quitter son poste sitô t le budget 2013 adopté par le Parlement.

L’équipe Monti devrait cependant continuer à gérer les affaires courantes en attendant le verdict des urnes.

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