La Corse en proie aux incendies et aux vents violents, les habitants d’un village confinés
Les habitants d’un village de Corse-du-Sud, dont 87 adolescents cloîtrés dans leur établissement scolaire, ont été appelés à rester confinés mardi après-midi après la reprise d’un incendie attisé par les vents violents balayant l’île de Beauté, placée en vigilance orange par Météo France.
Les autorités ont ordonné le confinement des habitants du hameau de Togna et de Sari-Solenzara, un village qui compte quelque 1.400 habitants. « L’information des habitants est effectuée au porte à porte par la gendarmerie de Corse. Les élèves scolarisés à l’école de Solenzara sont en sécurité au sein de l’établissement », a assuré la préfecture vers 15H30.Outre les 87 adolescents, des religieuses ont été également confinées dans le couvent où elles vivent, a précisé à l’AFP le commandant Bruno Maestracci, directeur des services d’incendie et de secours de Corse-du-Sud. Les autorités ignoraient en revanche combien des habitants du village étaient présents chez eux mardi après-midi.
Un groupe de 23 pompiers a pris « un coup de fumée », a aussi déclaré M. Maestracci, mais aucun d’entre eux n’a été hospitalisé.
Les secours appellent tout particulièrement à ce que personne sur la zone ne tente d’évacuation « sauvage », assurant que les habitants étaient plus en sécurité confinés chez eux.
L’incendie dit de Quenza a déjà brûlé quelque 2.000 hectares depuis le 4 février, et les vents violents qui balaient depuis lundi soir la Corse –placée en vigilance orange par Météo France– ont entraîné plusieurs autres départs de feu, notamment à Olmeto-di-Tuda, en Haute-Corse, à une dizaine de kilomètres de Bastia.
Des panaches de fumée de ce sinistre étaient visibles mardi matin depuis les quartiers situés au sud de Bastia, ont constaté des journalistes de l’AFP.
– Transports perturbés –
« On a été réveillés à 02H00 du matin par la fumée qui entrait dans la maison », a déclaré à l’AFP Monica Ugolotti, qui habite avec ses deux enfants et son mari sur les hauteurs de Biguglia, à quelques kilomètres de l’incendie d’Olmeto-di-Tuda: « Ce qui nous a fait le plus peur, c’est l’odeur qui était dans la maison et qui nous gênait. »
A quelques mètres de là, Claude, retraité, a expliqué lui aussi avoir été « réveillé par les fumées vers minuit ». « Ça va tellement vite. Il faut être vigilant, ça peut tourner encore », dit-il inquiet. Il a eu pour consigne de rester chez lui, mais il a déjà préparé avec sa famille des sacs, car « on ne sait jamais ».
Au poste de commandement des pompiers, installé sur un parking de la zone commerciale de Biguglia, l’un des enjeux essentiels était mardi matin de tout faire pour protéger si besoin les zones habitées avoisinantes. « Notre rôle, c’est d’anticiper en fonction de l’évolution de l’incendie pour sécuriser les populations au cas où il redescende sur les zones habitées », a déclaré à l’AFP le colonel Jean-Jacques Peraldi qui dirige le service de secours et incendie de Haute-Corse.
Placée depuis lundi en vigilance orange, l’île de Beauté a enregistré des vents soufflant violemment, jusqu’à 219 km/h au sémaphore du Cap Corse, selon Météo France. Le record était de 225 km/h en janvier 2018. Dans la région bastiaise, les rafales ponctuelles ont atteint en cours de matinée 130 à 160 km/h.
Ces rafales ont entraîné l’interruption du trafic maritime toute la journée et l’annulation des vols aux aéroports de Bastia et Calvi. Le site de l’aéroport de Bastia annonçait une reprise du trafic en soirée.
Sur le continent, des rafales de 100 à 130 km/h étaient attendues dans l’arrière-pays des Alpes-Maritimes, où l’alerte orange aux vents violents a été levée mardi après-midi par Météo France. Près de Grasse, à Saint-Vallier-de-Thiey, une dizaine d’hectares ont brûlé, et un autre incendie était contenu par les pompiers mardi après-midi à Gréolières.
Plus au nord encore, au lendemain de la tempête Ciara, qui a balayé un tiers nord de la France dans la nuit de dimanche à lundi, un seul département restait mardi en milieu de matinée en vigilance orange « vagues submersions », le Pas-de-Calais. La Seine-Maritime et l’Eure étaient quant à elles en alerte orange « inondations ».
La tempête Ciara a fait au moins sept morts et plusieurs blessés en Europe, entraînant aussi des centaines d’annulations de vols et de trains.