La Corée du Nord menace d’annuler le sommet avec Donald Trump

Après des manœuvres militaires en Corée du Sud, Kim Jong-un a menacé d’annuler le sommet prévu le 12 juin. Washington continue ses préparatifs.

La Corée du Nord a menacé d’annuler le sommet prévu le 12 juin entre son dirigeant Kim Jong-un et le président américain Donald Trump en raison de manœuvres militaires au Sud, a rapporté l’agence sud-coréenne Yonhap. Pyongyang a également annulé une rencontre de haut niveau avec la Corée du Sud prévue mercredi 16 mai pour protester contre l’exercice militaire annuel Max Thunder auquel prennent part les armées sud-coréenne et américaine, a affirmé Yonhap, citant l’agence officielle nord-coréenne KCNA.

Les États-Unis devront « mûrement réfléchir sur le sort de ce sommet Corée du Nord-USA, à la lumière de ce vacarme militaire », a indiqué Yonhap, reprenant l’agence officielle nord-coréenne. Les exercices entre les forces aériennes des deux alliés constituaient un entraînement pour une invasion et une provocation, alors que la période était au réchauffement des relations intercoréennes, a ajouté Yonhap, citant toujours KCNA. La Corée du Nord estime par ailleurs que les États-Unis sont trop exigeants.

Un manque de sincérité, selon Pyongyang

Si l’administration du président américain « nous met au pied du mur et exige unilatéralement que nous renoncions à l’arme nucléaire, nous n’aurions plus d’intérêt pour des discussions et nous devrions reconsidérer la question de savoir s’il faut accepter le sommet à venir entre la Corée du Nord et les États-Unis », a déclaré le ministre adjoint des Affaires étrangères Kim Kye Gwan, cité par l’agence officielle KCNA. Washington demande « la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible » de la Corée du Nord.

« Nous avons déjà exprimé notre disposition à établir une péninsule coréenne dénucléarisée et déclaré maintes fois que les États-Unis doivent mettre un terme à leur politique hostile envers la Corée du Nord et à leurs menaces nucléaires comme conditions préalables », a dit le ministre adjoint. Le ministre nord-coréen a également tiré à boulets rouges sur le conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton, qui a évoqué le « modèle libyen » pour la dénucléarisation de la Corée du Nord.

Il s’agit d’une « tentative hautement sinistre de faire subir à la Corée du Nord le sort de la Libye et de l’Irak ». « Je ne peux retenir ma colère face à cette politique américaine », a souligné Kim Kye Gwan. Pyongyang « doute que les États-Unis veuillent vraiment améliorer les relations avec la Corée du Nord au moyen du dialogue et de la négociation », a-t-il ajouté.

Washington continue ses préparatifs

Pour sa part, Washington a affirmé continuer à préparer le sommet. « Nous allons continuer à aller de l’avant » concernant les préparatifs, « nous n’avons pas été notifiés » d’un changement, a déclaré la porte-parole du Département d’État, Heather Nauert. Le langage utilisé par la Corée du Nord est un retour soudain à l’ancienne rhétorique de Pyongyang, qui a longtemps estimé qu’elle avait besoin de l’arme nucléaire pour se défendre contre les États-Unis.

Les hostilités entre Corée du Nord et Corée du Sud (1950-1953) se sont arrêtées après un cessez-le-feu, laissant le territoire divisé en deux pays, délimitées par une zone démilitarisée. Les deux camps sont toutefois techniquement toujours en guerre. Lors d’un sommet rarissime le mois dernier dans la zone démilitarisée, Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in ont réaffirmé leur engagement derrière un « objectif commun », la « dénucléarisation totale » de la péninsule.

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