Les esprits s’échauffent autour d’une réunion qui s’est tenue à l’Elysée le 16 janvier en présence de l’ex-ministre du Budget pour décider d’une demande d’entraide fiscale avec la Suisse, afin de savoir s’il y dissimulait un compte bancaire.
Le président centriste de la commission d’enquête, Charles de Courson, y a vu un signe de plus que François Hollande était sans doute "le mieux informé" au sein de l’exécutif, dès le début, des graves soupçons pesant sur Jérôme Cahuzac.
Mais pour l’entourage du chef de l’Etat, il s’agit d’"une histoire montée par la droite en pleine torpeur estivale" car "il fallait bien que le président demande à l’intéressé" de s’expliquer sur des rumeurs et informations de presse.
"Jérôme Cahuzac a toujours dit ‘il n’y a rien’ jusqu’à ce qu’il jette l’éponge", après l’ouverture d’une information judiciaire le visant le 19 mars pour blanchiment de fraude fiscale, a-t-on ajouté.
Les débats au sein de la commission ont tourné à l’aigre mercredi quand ses membres issus de l’opposition ont jugé que de sérieux doutes subsistaient sur ce que savait l’Elysée du compte caché de l’ex-ministre du Budget et à partir de quand.
Les interrogations sur le rôle de l’Elysée ont surgi mardi quand le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a confirmé sous serment la tenue de la réunion du 16 janvier en présence de François Hollande, du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et, surtout, de Jérôme Cahuzac.
Or, l’ex-ministre du Budget avait passé sous silence cette réunion lors de sa première audition le 26 juin. La commission d’enquête a donc décidé de le convoquer à nouveau le 23 juillet tout en écartant celle de Jean-Marc Ayrault, réclamée par des députés de droite.