L’Iran ne s’excusera pas pour l’incendie de l’ambassade saoudienne (Rohani)

Le président iranien, Hassan Rohani, souhaite un apaisement avec l’Arabie saoudite, mais ne voit aucune raison de s’excuser après l’incendie début janvier de l’ambassade saoudienne à Téhéran.

"Des excuses, mais c’est ne rien comprendre à la diplomatie", a affirmé le président iranien lors d’une conférence de presse au terme d’une visite de trois jours à Rome.

"Nous avons fait tout ce qu’il fallait, nous avons condamné" cet incendie survenu lors d’une manifestation en réaction à l’exécution en Arabie saoudite d’un dignitaire chiite saoudien, a rappelé M. Rohani, qui devait partir à la mi-journée pour Paris.

"Nous avons arrêté les coupables, on devait le faire et on l’a fait", donc c’est à l’Arabie saoudite de faire "les choix justes", a-t-il affirmé.

"Nous ne souhaitons pas la poursuite de la tension avec l’Arabie saoudite", mais la réaction de Ryad "n’a aucune justification", a insisté M. Rohani, dénonçant une politique "agressive" de la part de l’Arabie saoudite, en particulier au Yemen.

"Pourquoi devrions-nous nous excuser ?", a-t-il insisté. "Ils ont coupé la tête du cheikh Nimr et c’est nous qui devons nous excuser ? Ils massacrent les Yéménites et c’est nous qui devons nous excuser ? Ils aident les terroristes dans la région et c’est nous qui devons nous excuser ? Leur incompétence provoque la mort de milliers de pèlerins pendant le Hajj et c’est nous qui devons nous excuser ?", a-t-il martelé.

Avant de conclure: "S’ils présentent des excuses au peuple musulman, ce sera encore insuffisant".

Mardi, l’influent prince saoudien Turki al-Fayçal avait déclaré à Paris que l’Iran devait "s’excuser" après l’incendie de l’ambassade.

La rivalité séculaire entre l’Iran et l’Arabie saoudite a dégénéré début janvier en crise ouverte avec une rupture des relations diplomatiques, après la mise à sac de l’ambassade saoudienne à Téhéran lors d’une manifestation en réaction à l’exécution par Ryad d’un dignitaire chiite saoudien, virulent critique du régime des Saoud.

Les deux pays s’affrontent de plus indirectement dans les conflits de la région, en particulier en Syrie, en Irak et au Yémen.

Interrogé sur la perspective d’une amélioration des relations avec les Etats-Unis, avec qui l’Iran n’entretient plus de relations diplomatiques, M. Rohani a affirmé que la "clé" de cette amélioration se trouvait à Washington. "Si elle était à Téhéran, je l’aurais utilisé, mais la clé est à Washington", a-t-il déclaré.

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