L’ex-Femen tunisienne Amina condamnée à une amende avec sursis
L’ex-Femen tunisienne Amina Seboui a été condamnée mercredi à 1.500 euros d’amende avec sursis pour avoir dénoncé à la police une agression imaginaire par des islamistes à Paris.
"Si je fais une action et que je suis arrêtée?", a demandé Amina Seboui.
"Si une action constitue une infraction pénale, bien entendu ça peut avoir des conséquences", lui a répondu la présidente.
La jeune femme a dit à la presse qu’elle ne renconcerait pas à son militantisme et s’est réjouie que le tribunal se soit montré "compréhensif".
"Je ne crois pas que ce soit une incitation du tribunal à renoncer à son combat", a réagi son avocat Martin Pradel, selon lequel désormais "quand elle dira quelque chose, elle sera scrupuleuse pour que ce soit la stricte vérité."
Le parquet avait requis un mois de prison avec sursis, laissant le tribunal apprécier s’il devait s’accompagner ou non d’une mise à l’épreuve avec des mesures telles qu’une obligation de résidence, de travail ou de formation, et d’un suivi psychologique.
La militante de 19 ans avait porté plainte début juillet, déclarant que cinq islamistes avaient entrepris de lui raser cheveux et sourcils. Grâce à la vidéosurveillance, les policiers ont retracé son parcours dans le métro, sans constater aucune agression. Surtout, ses sourcils et ses cheveux sont alors intacts. Fin septembre, elle a finalement reconnu avoir menti. "Je suis désolée", a répété à la barre Amina Seboui, "je me suis sentie seule, je voulais attirer un peu l’attention de mes amis".
"Je ne pensais pas que ça irait jusque-là", a-t-elle répondu à la présidente qui lui demandait si "avec le recul", la lycéenne pensait qu’il s’agissait d’une "bonne méthode".
Elle avait d’abord raconté cette agression imaginaire sur Facebook, puis les coups de fils ont afflué, et ses amis sur le réseau social lui ont conseillé d’aller au commissariat.
Aujourd’hui, "j’essaie de créer des liens, de ne pas m’enfermer", a-t-elle dit au tribunal.
Amina Seboui s’était fait connaître en Tunisie, où elle avait fait deux mois et demi de détention provisoire en 2013 pour avoir peint le mot "Femen" sur le muret d’un cimetière de Kairouan (sud de Tunis) afin de dénoncer la tenue d’un rassemblement salafiste. Après avoir reçu des marques de soutien des autres Femen, elle avait décidé de quitter ce mouvement féministe en l’accusant d’"islamophobie".
Elle devra par ailleurs comparaître prochainement devant le tribunal correctionnel de Paris pour violences en état d’ébriété après une bagarre en août dans la capitale.