Michael Cohen répondait à une plainte déposée par Common Cause, une association de surveillance des bonnes pratiques électorales, estimant que M. Trump pourrait avoir violé la loi sur le financement de campagne. La somme, versée un mois avant l’élection présidentielle de 2016, aurait dû être intégrée dans les comptes de campagne du candidat républicain "car les fonds ont été utilisés dans le but d’influencer" le scrutin, selon Common Cause.
"Lors d’une transaction privée en 2016, j’ai utilisé mes fonds personnels pour faciliter un paiement de 130.000 dollars à Mme Stephanie Clifford", a déclaré Michael Cohen dans un communiqué publié mardi par le New York Times.
"Ni l’Organisation Trump, ni la campagne de Trump n’était partie dans cette transaction avec Mme Clifford, et ni l’une, ni l’autre ne m’ont remboursé ce versement, directement ou indirectement", a affirmé l’avocat.
Le paiement à Mme Clifford "n’était pas une contribution à la campagne (de Trump) ou une dépense de campagne de quiconque", a-t-il souligné, sans préciser les raisons de ce versement d’argent.
Mais l’explication n’a pas satisfait Common Cause. "La date et les circonstances" du paiement "donnent l’apparence que l’argent a été versé à Mme Daniels dans une tentative d’influencer l’élection", a réaffirmé dans un communiqué Paul Ryan, un responsable de l’association.
"Les questions sur ce paiement et les circonstances qui sont derrières doivent avoir des réponses, et sous serment", a-t-il ajouté, demandant à la Commission électorale fédérale et au ministère de la Justice d’enquêter.
Michael Cohen avait auparavant estimé que la plainte de Common Cause n’avait "pas de base juridique" et qu’il avait répondu à la Commission.
Le Wall Street Journal avait affirmé le 12 janvier que Stephanie Clifford, 38 ans et connue sous le nom de Stormy Daniels dans l’industrie pornographique, avait été payée pour garder le silence sur une relation sexuelle avec M. Trump alors qu’il était marié à l’actuelle Première dame, Melania, qui avait donné naissance à leur fils Baron quatre mois plus tôt.
La Maison Blanche avait démenti ces affirmations, qualifiées de "vieilles infos recyclées, qui ont été publiées et démenties avec véhémence avant l’élection" et l’actrice n’a pas confirmé officiellement avoir couché avec le président américain.
Stormy Daniels a donné sa version de l’histoire dans une interview au magazine In Touch publiée seulement en janvier mais réalisée en 2011. Selon le Wall Street Journal, elle a confié en privé avoir eu des rapports sexuels avec Donald Trump en juillet 2006, en marge d’un tournoi huppé de golf près du lac Tahoe, une région touristique à cheval entre la Californie et le Nevada.