L’Arabie saoudite se dote d’une nouvelle firme militaire

L’Arabie saoudite, l’un des principaux acheteurs d’armes au monde, a annoncé jeudi la création d’une nouvelle entreprise militaire pour dynamiser son industrie de défense.

La Saudi Arabian Military Industries (SAMI), contrôlée par le gouvernement, "entend devenir l’une des 25 entreprises de défense mondiales d’ici à 2030", indique dans un communiqué le fonds souverain Public Investment Fund (PIF).

Cette annonce intervient deux jours avant l’arrivée à Ryad du président américain Donald Trump pour sa première visite à l’étranger.

Des entreprises américaines figurent parmi les principaux fournisseurs d’armes à l’Arabie saoudite qui, depuis deux ans, mène une campagne militaire au Yémen voisin contre des rebelles accusés de liens avec l’Iran.

Cette nouvelle société sera à la fois fabricant et fournisseur de services, selon le PIF. Cela comprendra la maintenance et la réparation d’avions, la production de drones, la fabrication et la réparation de véhicules militaires.

Elle sera également impliquée dans les armes et les missiles, ainsi que dans les radars et autres équipements électroniques de défense.

Elle contribuera à hauteur de 3,7 milliards de dollars au Produit intérieur brut et investira plus de 1,6 milliard de dollars dans la recherche et le développement d’ici à 2030, précise le PIF.

Le gouvernement saoudien dit qu’actuellement, la part des dépenses militaires locales représente seulement 2% et qu’il vise à atteindre le chiffre de 50% d’ici à 2030.

Dans un rapport diffusé en avril, le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) a indiqué qu’en 2016, l’Arabie saoudite était le quatrième importateur d’armes au monde avec 63,7 milliards de dollars.

"SAMI établira des firmes par des coentreprises avec des fabricants d’équipements mondiaux et par la coopération avec des entreprises militaires locales", indique le PIF.

Parmi les entreprises locales figure la Military Industries Corporation, également contrôlée par l’Etat, dont le patron avait indiqué en décembre à l’AFP qu’il faudrait "quelques années" pour réduire la dépendance de l’armement étranger.

Le royaume a déjà commencé à développer des pièces de rechange, des véhicules blindés et des munitions.

Le renforcement de l’industrie militaire locale est l’un des objectifs de l’ambitieux plan Vision 2030, lancé l’an dernier et prévoyant de réduire la dépendance du royaume de ses recettes pétrolières, en baisse depuis l’effondrement à la mi-2014 des cours du brut.

Selon Vision 2030, le PIF est appelé à devenir le plus grand fonds souverain au monde.

afp

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