Le Conseil de sécurité de l’ONU tient une réunion d’urgence sur la situation grave au Venezuela
Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu, mercredi, une réunion d’urgence pour examiner la situation politique et humanitaire grave au Venezuela, qui vit depuis six semaines au rythme de vagues de protestations pour contester la situation politique, économique et humanitaire dans le pays.
Intervenant à l’issue de cette réunion, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a déclaré à la presse qu’avec des dizaines de morts et des centaines d’arrestations, "on est en train d’assister à une situation sérieuse d’instabilité au Venezuela".
Les autorités vénézuéliennes “doivent respecter la Constitution et permettre à l’Assemblée nationale (contrôlée par l’opposition) de poursuivre son action”, a souligné Mme Haley.
Les autorités “doivent respecter le peuple vénézuélien, et tenir des élections libres et transparentes”, a encore martelé la diplomate américaine.
Le président Maduro avait appelé, début mai, à une réforme de la Constitution de 1999, une décision que l’opposition a catégoriquement rejetée, accusant le chef d’Etat vénézuélien de vouloir s’éterniser au pouvoir, et exigeant des élections générales anticipées.
La crise politique intervient sur fond d’une crise sociale et économique sans précédent. En l’espace de six semaines, pas moins de 42 manifestants ont péri sous les balles des forces de l’ordre vénézuéliennes. Les vagues de protestations pacifiques qui secouent le Venezuela revendiquent le droit de vivre dans la dignité et un gouvernement capable d’accéder à leurs aspirations légitimes.
Notant que ce sujet devrait normalement être débattu au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, Mme Haley a déploré qu’une tentative dans ce sens a été étouffée par le Venezuela, qui siège à ce Conseil.
“Le Venezuela siège au Conseil des droits de l’Homme, et il a bloqué toute tentative de programmer une réunion pour examiner les problèmes que connaît ce pays”, a regretté Mme Haley.
“Ce que nous avons tenté de faire aujourd’hui, c’est la prévention”, a dit la représentante américaine. “Nous avons vu des situations similaires en Syrie, en Corée du Nord, au Soudan du Sud, et en Birmanie”, a-t-elle averti.
“Et plutôt que d’attendre une situation encore plus grave, nous devons tenir une réunion ouverte au Conseil de sécurité”, a-t-elle estimé.
Plus tôt dans la journée, un communiqué de la mission américaine à l’ONU a averti qu’“au Venezuela, on est au bord de la crise humanitaire”.
“Les manifestants pacifiques ont été blessés, arrêtés et même tués par leur propre gouvernement”, a déploré la diplomatie américaine, regrettant que “les médicaments ne sont plus disponibles, les hôpitaux manquent d’approvisionnement, et il est devenu difficile de trouver de la nourriture”.
La crise économique dans laquelle se débat le Venezuela est le fruit de la mauvaise gestion du régime Maduro, heurté de plein fouet par la chute des cours du pétrole.