L’ambassadeur Israélien « piégé » au déjeuner avec Marine Le Pen

Une erreur de jugement, une bourde". Voilà comment l’ambassadeur d’Israël à l’ONU qualifie sa présence jeudi à un déjeuner organisé par Marine Le Pen au siège des Nations unies à New York dans le cadre de son périple aux Etats-Unis. Une porte-parole évoquait déjà après le bref passage du diplomate (20 minutes en tout) un "malentendu", sans en dire plus. Vendredi, le ministère des Affaires étrangères israélien s’est expliqué : "Ron Prosor a cru qu’il se rendait à une rencontre organisée par la mission française à l’ONU. Quand il a compris qu’il était tombé dans un piège, il a préféré se retirer en douceur pour ne pas créer de scandale", a assuré à l’AFP le porte-parole du ministère, Yigal Palmor. "Il a commis une erreur de jugement, une bourde", a-t-il ajouté, en parlant d’un "non-événement".

Marine Le Pen, elle, a répondu vendredi que l’on "ne peut pas, pendant 20 minutes, discuter avec Marine Le Pen sans savoir où l’on est". La présidente du FN assurait dès jeudi la même chose, croyant alors que cette rencontre permettait enfin de tourner la page des déclarations de son père sur les chambres à gaz comme "détail" de l’histoire de la Seconde guerre mondiale. "Personne ne peut imaginer une demi-seconde que monsieur l’ambassadeur se soit trompé de porte", expliquait-elle, ajoutant que cela "suscite évidemment des remous (…) Dans la diplomatie israélienne il y a peut-être deux visions divergentes".

Trente personnes étaient attendues

Faux, a répondu encore la diplomatie israélienne. La candidate est "persona non grata" en Israël en raison des propos de Jean-Marie Le Pen. "Il n’y a aucun changement. Rien n’a changé tant que le FN ne changera pas. Elle peut venir comme touriste, oui, mais elle n’aura pas de rendez-vous officiel, ni elle, ni personne d’autre de son parti", a souligné le porte-parole israélien. "Le nom de Le Pen fait peur aux populistes de droite de chez nous", a commenté Ygal Palmor.

Au final, outre l’ambassadeur israélien, seuls quatre ambassadeurs ont participé au déjeuner : celui de Trinidad et Tobago, celui de l’Uruguay et celui d’Arménie. Le numéro 2 de la mission japonaise, Kazuo Kodama, qui a également rang d’ambassadeur, était également présent. Aucun n’était francophone. Mais Marine Le Pen avait invité plusieurs dizaines de diplomates. Dans la salle où avait lieu la rencontre, la table était dressée pour une trentaine de convives. Et ces "20 minutes" avec l’ambassadeur israélien s’ajoutent au dix seulement passées avec le candidat républicain à la Maison-Blanche Ron Paul. L’opération "dédiabolisation" peine à réussir à l’étranger.

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