L’activité du polisario et de l’AQMI au Maghreb « une menace terroriste » pour la sécurité internationale (Carlos Agozino)
"Des informations avérées font état d’une relation entre membres du polisario et l’organisation terroriste Al-Qaida au Maghreb Islamique -AQMI- et aussi avec des organisations latino-américaines s’adonnant au trafic de cocaïne", a souligné M. Carlos Agozino. Selon lui, "il existe plusieurs preuves sur l’implication du front polisario dans l’enlèvement d’étrangers dans la région (du Sahel) pour les livrer moyennant finances aux membres l’AQMI qui négocient leur libération".
Il a rappelé, dans ce contexte, le cas des trois humanitaires espagnols, membres de l’ONG Barcelona Acción Solidaria, enlevés, le 9 novembre 2009, dans une zone sous le contrôle du +polisario+. "L’enlèvement des trois humanitaires espagnols a eu lieu grâce à la participation principalement du dirigent du polisario Omar Ould Sid’Ahmed Ould Hamma, alias Omar Al Sahraoui", a-t-il dit.
Le Professeur argentin cite aussi des spécialistes occidentaux selon lesquels les opérations d’enlèvement d’étrangers dans la région sont souvent menées par des groupes locaux, comme c’est le cas de membres du front polisario, qui, par la suite, les moyennent aux membres d’AQMI contre une partie de la rançon.
Concernant le trafic de drogue, M. Agozino a souligné que "les éléments du polisario font du trafic de produits alimentaires qu’ils reçoivent comme "aide humanitaire" de la part de diverses organisations humanitaires européennes et qu’ils s’empressent d’échanger contre des armes, argent ou drogue dans l’instable région du Sahel". Il a fait savoir que la drogue en provenance de l’Amérique Latine est convoyée à bord d’avions privés. "Une fois en territoire africain, elle suit une voie terrestre à bord de véhicules 4X4 conduits et guidés par des éléments du polisario, avant d’arriver aux ports de la Galice (Espagne) à la faveur des activités de pêche des bateaux espagnols opérant sur les côtes de l’Afrique du Nord", a-t-il ajouté.
A cet égard, il a rappelé que trois maliens liés à AQMI, arrêtés à Ghana en décembre 2009, par l’agence antidrogue des Etats-Unis, Drug Enforcement Administration (DEA) et transférés à New York, "ont décrit en détail ces voies transitant par le Maghreb et la participation de groupes terroristes et membres du front polisario à ces activités".
Le chercheur argentin a conclu que l’alliance entre le +polisario+ et l’AQMI ne menace pas seulement la stabilité et la sécurité de l’Afrique de Nord, mais aussi les pays du Mercosur, riverains de l’Atlantique Sud.