Japon: adoption d’une loi antiterroriste malgré des craintes pour les libertés
Le Parlement japonais a adopté jeudi une loi contre la préparation en bande organisée d’attentats ou d’autres actes criminels, qui suscite de nombreuses protestations de citoyens et experts sur fond d’inquiétudes pour les libertés individuelles.
Tout au long de la nuit, l’opposition a tenté de retarder l’échéance en déposant une motion de défiance contre le cabinet conservateur de Shinzo Abe et une motion de censure contre le ministre de la Justice Katsutoshi Kaneda.
L’exécutif justifie une telle législation par des questions de sécurité à l’approche des jeux Olympiques de 2020 à Tokyo. Il y voit aussi un passage obligé pour la mise en oeuvre de la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, signée en 2000 par le Japon.
Ce texte permettra la mise en examen d’une personne ou d’un groupe de personnes pour participation à la préparation ou la réalisation d’actions terroristes ou criminelles. Mais les organisations de défense des droits, l’ordre national des avocats et de nombreux universitaires estiment que son objectif peut être dévié afin d’autoriser des écoutes de citoyens innocents ou de restreindre des libertés pourtant garanties par la Constitution.
Jeudi, plus de 500 personnes se sont rassemblées devant le bâtiment du Parlement et ont brandi des banderoles portant le mot "colère" en chantant en coeur: "condamnons cette décision brutale du gouvernement Abe".
Avec AFP