Israël a lancé lundi un service de bus destiné aux travailleurs palestiniens, suscitant des accusations de « ségrégation » dans les transports de la part de l’organisation israélienne de défense des droits de l’Homme B’Tselem. Le lancement de cette ligne reliant le passage d’Eyal, près de Qalqiliya, dans le nord de la Cisjordanie, à l’agglomération de Tel-Aviv, fait suite à des protestations de colons mécontents de devoir partager les transports avec les Palestiniens, invoquant des risques d’attentat.
Le maire de la colonie d’Ariel, dans le nord de la Cisjordanie, Ron Nachman, décédé depuis, avait indiqué en novembre sur sa page Facebook avoir demandé à l’armée, à la police et au ministère des Transports, d’« empêcher les Palestiniens de monter dans des bus desservant Ariel », assurant que ses interlocuteurs « travaillaient à une solution ».
Le ministère des transports s’est défendu d’une quelconque ségrégation : « les nouvelles lignes ne sont pas des lignes séparées pour les Palestiniens mais plutôt deux lignes dédiées destinées à améliorer les services offerts aux travailleurs palestiniens qui entrent en Israël par le passage d’Eyal . Elles sont là pour remplacer les opérateurs pirates qui transportent les travailleurs à des prix exorbitants ». Les nouvelles lignes de bus sont censées relier le passage d’Eyal à Tel-Aviv à « bas prix ».
Mais une porte-parole de B’Tselem, Sarit Michaeli, a dénoncé « une ségrégation des bus écœurante », estimant que cela parachève une séparation de fait entre colons et habitants Palestiniens de Cisjordanie.
Ces travailleurs palestiniens « ont une accréditation de sécurité, par conséquent essayer d’invoquer l’argument de la sécurité ou de leur propre confort n’est que la couverture d’un racisme pur et simple », a estimé la porte-parole de l’ONG, qui avait protesté contre le caractère « discriminatoire » du projet lorsqu’il avait été évoqué pour la première fois en novembre.