Intervention au Niger : la France se défend de redevenir « le gendarme de l’Afrique »

L’intervention vendredi des forces spéciales françaises au Nord-Niger, dans la foulée de l’opération au Mali, vient relancer l’impression d’une France "gendarme de l’Afrique", un rô le que Paris récuse en appelant la communauté internationale à "prendre ses responsabilités".

"La France ne redevient pas le gendarme de l’Afrique, ce n’est pas l’objectif de la France d’intervenir chaque fois qu’un pays africain se trouve confronté à des difficultés particulières", assure-t-on de source diplomatique française, après l’assaut donné à Agadez (Niger) pour y faire cesser la prise d’otages débutée la veille à la suite d’un attentat suicide.

Reste que Paris semble exercer une sorte de droit de suite au Sahel, dans le prolongement de l’opération au Mali qui, depuis janvier, a permis à Bamako de reprendre aux jihadistes le contrô le du nord du pays.

En déplacement jeudi à Leipzig, en Allemagne, le président François Hollande a souhaité clarifier la feuille de route française en affirmant que Paris ne laisserait "rien passer" et appuierait au contraire "tous les efforts des Nigériens" pour faire cesser la prise d’otages et "anéantir le groupe" à l’origine de cette attaque et de celle menée contre un site Areva à Arlit, également dans le Nord-Niger. "Nous protègerons aussi nos intérêts, car à Arlit c’est l’intérêt d’une grande entreprise française" qui a été visé, a souligné le président français.

Face à ce double discours, les experts sont unanimes: la France doit à la fois protéger ses ressortissants, préserver ses intérêts stratégiques et ne pas laisser s’installer une "zone grise" islamiste dans la région.

"On n’a pas le choix", résume le général Henri Poncet, ancien commandant des opérations spéciales françaises. "Derrière le chapeau politique, il y a la realpolitik menée au nom de la protection d’intérêts vitaux, pour la France mais aussi pour l’Europe et pour les pays du Maghreb".

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