Guerre en Irak : le rapport dresse un bilan accablant pour Tony Blair

Le rapport de la commission d’enquête sur l’engagement controversé du Royaume-Uni dans la guerre en Irak en 2003, dressant un bilan accablant pour Tony Blair, a suscité de vives réactions en Grande-Bretagne.

L’actuel Premier ministre britannique David Cameron a estimé qu’il était important de tirer les leçons qui s’imposent de cette intervention militaire, tout en appelant les députés britanniques à ne pas s’exonérer de leurs responsabilités, eux qui ont voté en faveur de l’invasion de l’Irak.

"La décision de partir en guerre a été votée dans cette chambre et les membres de tous bords ont voté en faveur de l’action militaire, nous devons assumer notre part de responsabilité", a-t-il déclaré au Parlement.

Quant au chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, qui s’était opposé à l’époque à l’entrée en guerre du Royaume-Uni, a jugé que ce dossier montre qu’il était important que Londres s’émancipe des Etats-Unis pour éviter qu’une telle erreur se reproduise.

"Comme l’a dit Sir John Chilcot, la guerre n’était pas le dernier recours", a dit Jeremy Corbyn à la Chambre des Communes. "Franchement, il s’agissait d’un acte d’agression militaire lancé sous un faux prétexte, comme le dit la commission d’enquête", a-t-il souligné.

"Il y a beaucoup de leçons à tirer de la guerre en Irak. Parmi elles, il y a la nécessité d’une relation plus ouverte et plus indépendante avec les Etats-Unis et celle de fonder la politique étrangère sur le respect du droit international et l’autorité des Nations unies", a ajouté Corbyn.

Pour les familles des soldats britanniques morts en Irak, les conclusions de la commission d’enquête montrent que leurs enfants "sont mort pour rien" dans cette guerre qui a vu 45 000 Britanniques partir au combat.

Selon Lord John Chilcot, le président de la commission d’enquête sur la guerre contre l’Irak, le gouvernement britannique "avait décidé de se joindre à l’invasion de l’Irak avant que toutes les alternatives pacifiques pour obtenir le désarmement du pays ne soient épuisées".

Tony Blair a promis au président américain George W. Bush de le soutenir "quoi qu’il en soit" huit mois avant l’intervention en Irak et il s’est basé sur des renseignements et des justifications biaisés pour engager le Royaume-Uni dans le conflit, conclut le rapport de la commission Chilcot au terme de sept ans d’enquête.

Le rapport fustige l’attitude de l’ancien Premier ministre sur une longue série d’aspects, notamment sur la question des armes de destruction massive (ADM) que le régime de Saddam Hussein était accusé de détenir. "Les conséquences de l’invasion ont été sous-estimées", alors que "la planification et les préparatifs pour l’Irak après Saddam étaient complètement inadéquats", souligne ce rapport dont la publication a été reportée à plusieurs reprises.

De son côté, Tony Blair a immédiatement réagi à ces critiques, affirmant qu’ il prendra "l’entière responsabilité pour toute erreur commise, sans exception ou excuse". Il a toutefois tenu à préciser qu’il "a agi de bonne foi" dans l’intérêt du pays, rejetant les accusations de mensonges ou de falsification de renseignements pour justifier l’invasion de l’Irak.

Avec agences

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