Ghosn accuse Nissan de « collusion » avec la justice japonaise

L’ancien PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a dénoncé mercredi une "collusion" entre Nissan et le parquet japonais concernant son arrestation, un "coup monté" selon lui, au cours de sa première apparition publique à Beyrouth après sa fuite du Japon.

"La collusion entre Nissan et les procureurs est à tous les niveaux", a-t-il déclaré. "Quand j’ai demandé à mes avocats (…) ils ont dit qu’ils craignaient que cinq ans s’écoulent peut-être au Japon avant que je n’obtienne un verdict", a-t-il ajouté.

"Ce sont des responsables de Nissan qui sont à l’origine de mon calvaire", a affirmé Carlos Ghosn qui a nommé les dirigeants de Nissan en particulier le PDG "Hiroto Saikawa" comme le principal artisan de ces accusations.

Dans son discours, l’ex patron de Renault a aussi mis en cause les autorités japonaises. "Il y a eu une fuite d’information du parquet vers la presse japonaise au détriment de la loi japonaise", accuse Carlos Ghosn en rappelant que "les délais de l’enquête ont été allongés" et en notant qu’il "n’a pas eu accès aux documents qui aurait permis de me défendre". Pendant 14 mois, ils ont tenté de briser ma volonté.

Carlos Ghosn réaffirme qu’il s’exprime pour "laver [son] nom. Je n’aurais jamais dû être arrêté, les accusations portées contre moi sont fausses".

"Certains de nos amis japonais ont pensé que la seule manière de se débarrasser de l’influence de Renault sur Nissan était de se débarrasser de moi", ajoute Carlos Ghosn.

L’ex-dirigeant affirme que l’un des membres du conseil d’administration de Nissan avait des liens avec les autorités japonaises ce qui explique les conditions de son arrestation qui aurait été "montée de toute pièces". "Je n’ai pas été arrêté dans un avion, foutaises, j’ai été arrêté à l’aéroport".

"Tout a été fait dans le secret, ce qui m’a surpris", a indiqué Carlos Ghosn en insistant sur le fait qu’il ne pouvait pas s’attendre à son arrestation.

L’ancien PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a par ailleurs affirmé que Renault et Nissan avaient perdu, depuis son arrestation au Japon en novembre 2018, des dizaines de millions de dollars par jour.

"La valorisation de Nissan depuis mon arrestation a baissé de plus de 10 milliards de dollars. Ils ont perdu plus de 40 millions de dollars par jour pendant cette période", a-t-il dit.

"C’est pas mieux pour Renault, parce que la valorisation de Renault a baissé, depuis mon arrestation, de plus de 5 milliards d’euros, ce qui signifie 20 millions d’euros par jour", a-t-il ajouté.

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