Tel est le constat dressé par l’Organisation des Nations-Unies dans un récent rapport qui révèle que les pertes alimentaires représentent au total près de 100 milliards de dollars, au moment où 783 millions de personnes sont touchées par la faim alors qu’un tiers de l’humanité est confronté à l’insécurité alimentaire.
Face à ce phénomène d’envergure planétaire, dont les conséquences désastreuses contribuent à l’épuisement des ressources naturelles, la communauté internationale a lancé, depuis cinq ans, un débat ouvert pour sensibiliser l’opinion internationale au gâchis alimentaire colossal observé dans le monde. Une action concrétisée par la célébration de cette Journée le 29 septembre de chaque année.
Cette Journée se veut ainsi l’occasion d’adresser un fort appel à l’action aux entités publiques et privées pour prendre les mesures permettant de réduire les pertes et le gaspillage alimentaires, selon l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
L’objectif est d’aboutir à une transformation des systèmes agroalimentaires et à la concrétisation du Programme 2030, qui vise notamment à créer un monde sûr, exempt de pauvreté et de famines.
En effet, les pertes et le gaspillage nuisent aussi bien à l’économie qu’à l’environnement. Qu’il s’agisse de pertes au niveau de la production ou de gaspillage au niveau de la consommation, ce phénomène réduit la quantité de nourriture disponible sur le marché.
Conséquence : les prix grimpent, en particulier dans les pays en développement où les consommateurs ne peuvent faire face à ces augmentations. Parallèlement, en gaspillant les aliments, on gaspille aussi l’énergie et les ressources qui ont été nécessaires à leur production, notamment la terre et les ressources en eau.
L’ampleur du phénomène varie selon les régions. Dans les pays en développement, la perte en denrées alimentaires intervient principalement au stade de la production et du stockage, contrairement aux pays riches où le gaspillage est nettement plus important lors de la distribution et de la consommation.
Les pertes et gaspillages alimentaires posent un défi urgent également au niveau de la conception de systèmes alimentaires durables, eu égard aux incidences négatives sur la sécurité alimentaire et la nutrition, ainsi qu’à leur contribution aux émissions de gaz à effet de serre, à la pollution environnementale, à la dégradation des écosystèmes naturels et à l’appauvrissement de la biodiversité.
Dans un monde qui devra doubler sa production alimentaire pour répondre à la demande d’une population qui, selon les estimations, passera de sept milliards aujourd’hui à neuf milliards en 2050, cette colossale perte de nourriture le long de la chaîne de production est catastrophique.
Face à ces risques, d’énormes progrès se font ressentir et les campagnes de sensibilisation se multiplient. Elles conseillent au producteur de coopérer pour éviter la surproduction, d’installer plus d’infrastructures de stockage et d’envisager la vente directe au public pour éviter les normes des supermarchés.
Du côté des consommateurs, ils sont invités à réduire les quantités d’achat et à opter pour le recyclage. D’autres proposent d’oser la pratique du doggy bag (emporter les restes de son repas), déjà très populaire dans de nombreux pays.