« Il n’y a pas lieu de suspendre la vaccination par AstraZeneca », a assuré, jeudi, le ministre français de la Santé, Olivier Véran, qui a saisi l’Agence nationale de sécurité du médicament.
Le ministre réagissait à la décision du Danemark, de la Norvège et de l’Islande de suspendre momentanément l’administration du vaccin développé par le laboratoire suédo-britannique, en raison de craintes liées à la formation de caillots sanguins.
« Le bénéfice apporté par la vaccination est jugé supérieur au risque à ce stade », a affirmé le ministre de la Santé lors du point presse hebdomadaire sur la situation sanitaire en France.
Olivier Véran a affirmé avoir pris cette décision après avoir saisi l’Agence nationale de sécurité du médicament. C’est aussi ce qu’a estimé l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui a conseillé de poursuivre les injections.
« Les investigations sont en cours en France et à l’étranger. L’Angleterre, qui a vacciné des millions de personnes avec le vaccin AstraZeneca, enjoint à poursuivre la campagne et n’a pas (observé) à très large échelle de sur-risque d’effet indésirable grave », a ajouté M. Véran.
« Sur 5 millions d’européens (vaccinés avec AstraZeneca), 30 personnes ont présenté des troubles de la coagulation », a-t-il poursuivi, en soulignant que cela ne constituait pas de « sur-risque statistique » par rapport à des gens non-vaccinés.
Pour autant, « chaque dossier est analysé » pour déterminer s’il existe « un lien de causalité avec la vaccination », a-t-il ajouté. « Si la situation devait évoluer, nous prendrions des décisions, mais à ce stade, il n’y a pas lieu de suspendre la vaccination ».
S’agissant de la situation sanitaire dans le pays, le ministre a évoqué une situation « tendue et inquiétante ». Le seuil des 4.000 malades du Covid-19 en réanimation a été de nouveau dépassé, jeudi, a-t-il précisé. C’est une première depuis fin 2020.
Cependant, la situation reste « très hétérogène » d’une région et d’un département à l’autre. Trois régions continuent de concentrer les inquiétudes : les Hauts-de-France, l’Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur, a poursuivi Olivier Véran.
Selon le ministre, c’est la situation épidémique en Ile-de-France, qui « nous préoccupe tout particulièrement ». Surtout qu’ »un Francilien est admis en réanimation toutes les douze minutes », augmentant encore davantage la pression sur les hôpitaux.
Si la situation venait à empirer, « des dizaines voire des centaines » de patients pourraient être transférés depuis l’Ile-de-France vers d’autres régions, a prévenu M. Véran.
Dans sa conférence de presse, le ministre de la Santé n’a pas évoqué de nouvelles restrictions ni annoncé de changements concernant le couvre-feu ou les confinements locaux.
Plus de 27.000 nouveaux cas de contamination ont été recensés ce jeudi en France où 265 patients sont morts du Covid-19, selon Santé publique France.
Depuis son apparition il y a un an, l’épidémie a officiellement fait près de 90.000 morts en France, principalement des personnes très âgées.