Ils étaient maintenus à une vingtaine de mètres du consulat par un dispositif policier fourni, en dépit de la tenue simultanée à quelques centaines de mètres de là d’une manifestation de "gilets jaunes", un mouvement de fronde sociale né mi-novembre.
La foule, largement masculine, a entonné tour à tour l’hymne national, des chants patriotiques et des slogans exigeant du régime qu’il "dégage", un speaker appelant les Algériens "à rentrer dans l’histoire".
Drapée dans un drapeau algérien, une conseillère bancaire de 32 ans a expliqué être "contre un cinquième mandat, mais aussi contre le système". "Le pays a besoin d’un gouvernement de jeunes car ils sont la majorité dans le pays. On veut du renouvellement", a lancé cette Franco-Algérienne.
Sur des panneaux en carton, on pouvait lire : "Le peuple a la rage – Il est l’heure de plier bagage – Dégage, dégage, dégage !" ou "avec rage, avec courage, on dit système, dégage !"
Des centaines de manifestants avaient déjà protesté pareillement dimanche dernier à Paris. D’autres manifestations similaires sont prévues dimanche dans plusieurs villes de France, ancienne puissance coloniale de l’Algérie où vit une forte communauté d’origine algérienne, notamment à Paris, Marseille (Sud-Est), Toulouse (Sud-Ouest) et Rennes (Ouest).
En Algérie, le pouvoir est confronté à une vague de contestation depuis l’annonce le 10 février de la candidature à un cinquième mandat du président octogénaire Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999 et pratiquement invisible depuis cinq ans.