France: Ils enlèvent la fille du convoyeur de fonds pour vider son fourgon en Suisse

De faux plombiers qui font main basse sur des dizaines de millions de francs suisses en kidnappant en France la fille d’un convoyeur de fonds, retrouvée saine et sauve après rançon: c’est le scénario d’une rocambolesque affaire d’enlèvement entre Lyon et la Suisse.

Étudiante à Lyon, dans l’est de la France, la jeune femme, âgée de 22 ans, a été découverte par un passant qui l’a amenée à la gendarmerie, jeudi à 21H40 (20H40 GMT), au bord d’une route sur la commune de Tramoyes, à une vingtaine de kilomètres de Lyon.

Très choquée, elle leur raconte alors avoir été enlevée à 18H30 dans son appartement à Lyon par deux hommes qui s’étaient fait passer pour des plombiers, selon une source proche de l’enquête menée en France par la police judiciaire.

La victime affirme que ses ravisseurs l’ont ligotée et contrainte de monter dans un véhicule.

Elle sera ensuite obligée d’appeler son père, qui travaille en Suisse pour une société de transport de fonds, selon une source proche du dossier. Ce dernier ayant au départ du mal à la croire, les ravisseurs lui ont alors fait comprendre "comment les choses allaient se passer" afin d’obtenir la rançon réclamée.

Domicilié à Annemasse, dans les Alpes françaises, le convoyeur était justement en train d’effectuer une tournée dans le canton de Vaud avec son fourgon rempli d’argent.

La suite du scénario de l’opération a été précisée par la police suisse dans un communiqué.

Le fourgon circulait vers 19H45 sur l’autoroute A1 en direction de Lausanne lorsqu’il a été "contraint" de sortir à la hauteur de Chavornay, dans le canton de Vaud, et de se garer sur un parking à proximité où "attendaient plusieurs hommes armés".

Les malfaiteurs ont "braqué les convoyeurs" et "dévalisé" tout le contenu du fourgon avant de prendre la fuite "à bord d’un véhicule SUV 4×4 de type Porsche de couleur foncée".

Les auteurs du braquage, trois hommes de "corpulence normale", vêtus de noir, cagoulés et gantés, parlant français avec un accent, "peut-être du sud de la France ou d’Afrique du nord", "ont pris une direction inconnue" et étaient toujours en fuite vendredi après-midi, souligne la police suisse qui n’a pas précisé le nom de la société de transport de fonds, ni le montant du butin.

De source proche de l’enquête en France, il s’agit de la société SOS Surveillance.

Selon une source policière française, le butin, toujours en cours de vérification, s’élèverait "entre 20 et 30 millions de francs suisses" (entre 17 et 26 millions d’euros). Une autre source a confirmé à l’AFP que le contenu du fourgon avait entièrement disparu.

La police cantonale vaudoise a lancé un appel à témoins.

Aucune interpellation n’était intervenue vendredi à la mi-journée dans cette affaire, ni en France, ni en Suisse.

La jeune fille et les deux convoyeurs ont été entendus par la police française.

"Nous n’avons pas de raison de mettre en doute" la parole de la jeune femme, a déclaré à l’AFP une source proche du dossier.

L’affaire, par son mode opératoire nécessitant "un gros travail de renseignement sur la jeune fille et son père", relève "du grand banditisme". Mais "beaucoup de points restent à éclaircir", souligne-t-on alors que "l’enquête ne fait que démarrer et va prendre du temps". (afp)

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