France: 12 ans de réclusion pour Reda Hame, recrue du jihadiste Abaaoud en Syrie en 2015
Reda Hame, recruté et entrainé en Syrie en 2015 par Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats du 13-Novembre en France, a été condamné mardi à Paris à douze ans de réclusion criminelle.
Cette peine prononcée par la cour d’assises spéciale est assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Il était jugé pour « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime d’atteinte aux personnes ».
« La cour d’assises a fait preuve de mesure et de clémence eu égard à la personnalité » de Reda Hame, un ancien technicien en informatique, s’est félicité son avocat Archibald Celeyron après l’annonce du verdict, estimant qu’il « regrette infiniment d’être parti en Syrie et il a expliqué qu’il n’avait eu aucun projet d’attentat ».
Reda Hame, qui est en détention provisoire depuis son arrestation à Paris en août 2015, a passé huit jours avec le groupe Etat islamique (EI) en juin 2015 en Syrie. Abdelhamid Abaaoud l’a formé au maniement de la Kalachnikov pendant trois jours, puis l’a raccompagné à la frontière turque en lui donnant 2.000 euros et 500 dollars en liquide et une mission: commettre un attentat en Europe.
Le parquet national antiterroriste avait requis lundi contre lui la peine maximale encourue, 20 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers. Reda Hame « rejoint la Syrie au moment où les plus acharnés, ceux qui vont frapper l’Europe, la France, partent », a déclaré la procureure. Il s’est comporté, selon elle, « comme un soldat » qui « suit les instructions ».
« Pensez-vous qu’Abaaoud l’aurait choisi s’il n’avait pas perçu sa détermination? », a questionné l’avocate générale. « Devait-il lui-même participer aux attentats du 13-Novembre ? », a-t-elle interrogé.
Reda Hame a assuré avoir feint d’accepter la mission meurtrière pour quitter « le bourbier » syrien et rentrer en France. Il était selon ses avocats « un déserteur » de l’Etat islamique.
Lors de sa garde à vue, il avait rapporté des propos que lui avait tenus Abdelhamid Abaaoud: « Si on te passe de quoi t’armer, est-ce que tu serais prêt à tirer dans la foule? ».
Le jihadiste avait pris en exemple un concert de rock. Cinq mois plus tard, trois commandos de jihadistes, dont Abaaoud, attaquaient le Bataclan, le Stade de France et des terrasses bondées à Paris, faisant 130 morts.