À travers ces documents, Marylin Monroe raconte l’histoire de sa propre vie. La vedette américaine dévoile en filigrane, notamment dans sa correspondance avec son psychanalyste, sa nature mélancolique qui lui collait à la peau. "Pour la première fois, on entre dans l’univers mental de Marilyn qui cherche à comprendre le monde qui l’entoure, ses relations aux autres, avec elle-même", déclare à l’AFP Bernard Comment, coéditeur de l’ouvrage, à qui Anna Strasberg, responsable du fonds Marilyn Monroe Estate, a directement confié ces textes. On redécouvre l’actrice sous un nouveau visage, déjà esquissé par Michel Schneider et son ouvrage Marilyn, dernières séances : une femme angoissée, piégée dans sa propre image, qui "cherche à fuir les clichés" hollywoodiens, explique l’éditeur.
Avec ces nouveaux éléments, c’est une Marilyn d’une grande sensibilité et intelligence qui revient sous les feux de la rampe. Caroline Gutmann, une des collaboratrices de M. Comment : "Ce qui est bouleversant, c’est le regard qu’elle porte sur elle-même et sur le monde factice qui l’entoure, sur le travail d’actrice." Une sagacité qui est aussi littéraire : la star étonnera le public par son style fin et empreint de références à de grands écrivains : un de ses trois maris, Arthur Miller, mais aussi James Joyce, Samuel Beckett et le fondateur de la poésie américaine, Walt Whitman. Des choix pour le moins inattendus et éclectiques. L’écrivain et chroniqueur italien, Antonio Tabucchi, à qui on a confié l’écriture de la préface, écrit : "À l’intérieur de ce corps vivait l’âme d’une intellectuelle et poète dont personne n’avait le soupçon."