Le ministère de l’Intérieur a fait état d’une forte participation et a prolongé de plusieurs heures l’ouverture des bureaux de vote, qui devaient à l’origine fermer à 13h30 GMT, pour permettre au plus grand nombre d’électeurs de s’exprimer.
Quelque 50 millions de personnes sont appelées aux urnes, dont 1,6 million voteront pour la première fois. Toutefois, lerésultat affectera peu la politique étrangère et nucléaire de l’Iran, qui obéit avant tout aux choix de l’ayatollah Ali Khamenei, le "guide suprême" de la Révolution islamique.
li Khamenei a appelé vendredi à une large participation à ce scrutin, disant se "moquer" des remarques américaines, notamment tenues par le secrétaire d’Etat John Kerry, selon lesquelles la crédibilité de l’élection est douteuse.
"Il est important que tout le monde participe", a déclaré Ali Khamenei, qui s’est rendu aux urnes à Téhéran. "Notre chère nation doit aller voter avec enthousiasme et gaieté et doit savoir que le destin de notre pays est entre ses mains, que le bonheur du pays dépend d’elle."
Le camp conservateur semblait assurer de remporter l’élection il y a quelques semaines, mais sa dispersion entre cinq candidats pourrait favoriser les desseins du religieux Hassan Rohani, seul modéré en lice, et conduire à la tenue d’un second tour dans une semaine.
Même si les positions de Hassan Rohani s’écartent peu de la ligne conservatrice actuellement défendue par Téhéran, notamment en matière de politique étrangère, une partie des électeurs réformateurs se sont rangés derrière lui, parfois à contre cœur.
Le camp réformateur a suivi sans grand intérêt une campagne relativement atone, dont les règles ont été durcies par les autorités, manifestement par crainte de troubles semblables à ceux de juin 2009. Le scrutin présidentiel avait été suivi d’un vaste mouvement de contestation dans la rue contre la réélectionjugée frauduleuse de Mahmoud Ahmadinejad.
Parmi les cinq candidats conservateurs, qui ont tous exprimé une allégeance inconditionnelle à Ali Khamenei, trois ont des chances de l’emporter ou d’accéder au second tour.
De ces trois favoris, seul Saïd Jalili, négociateur en chef sur la question nucléaire et candidat le plus en vue de son camp, souhaite que Téhéran conserve une attitude intransigeante malgré la multiplication des sanctions voulues par les Occidentaux.
Les deux autres principaux prétendants, Mohammad Baqer Qalibaf, maire de Téhéran, et Ali Akbar Velayati, ancien ministre des Affaires étrangères, ont promis de poursuivre le programme nucléaire tout en critiquant Saïd Jalili pour son intransigeance dans la négociation.
L’Iran remplit ses greniers de blé pour l’après-élection
L’Iran a acheté plus de 800.000 tonnes de blé en deux semaines afin de s’assurer des approvisionnements suffisants en cas de tensions post-présidentielles, selon des sources proches des marchés. "Le rythme d’achat est purement incroyable. Et l’Iran en veut encore", a déclaré un courtier européen.
L’Iran qui fut naguère un pays exportateur de blé, pourrait avoir besoin de trois millions de tonnes durant la saison qui commence cet été.
"L’élection (présidentielle) entre en ligne de compte pour ces achats. Ils veulent être certains de disposer de stocks en quantité suffisante après le scrutin", dit une source basée au Proche-Orient.
L’élections présidentielle de 2009 en Iran, entachée de fraude selon l’opposition, avait été suivie par de vastes manifestations de protestation.