Espagne: Arancha González Laya remplacée José Manuel Albares aux Affaires étrangères

Arancha González Laya, celle qui a permis au chef des milices du Polisario Brahim Ghali d’entrer en catimini en Espagne, a été remplacée ce samedi par l’ancien ambassadeur d’Espagne à Paris, José Manuel Albares à la tête du ministère des Affaires étrangères. Ce dernier aura pour tâche de renouer les liens avec le Maroc.

La ministre des Affaires étrangères, de l’UE et de la Coopération espagnole, Arancha Gonzalez Laya, est donc sortie du gouvernement de Pedro Sanchez, qui a annoncé, ce samedi, un profond remaniement ministériel dans une tentative de sauver la crédibilité d’un exécutif en perte de vitesse.

Son successeur José Manuel Albares, diplomate de carrière et francophone, a été conseiller de Pedro Sánchez depuis son arrivée à la Moncloa jusqu’à ce qu’après les dernières élections, il soit nommé ambassadeur à Paris.

Le départ de Laya était attendu. Elle est considérée par plusieurs hauts responsables espagnols comme celle qui a déclenché et puis mal géré la plus grave crise avec le Maroc.

La très controversée ex-ministre a été pointée du doigt, depuis avril dernier, suite à sa gestion calamiteuse de la crise déclenchée avec Rabat pour avoir autorisé l’entrée  en Espagne du chef des mercenaires du Polisario,  sous fausse identité pour qu’il échappe de la justice espagnole.

Les cinq ministres de Podemos seront maintenus à leurs postes, le remaniement n’affectant donc que certains des 17 portefeuilles détenus par des membres du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de M. Sánchez ou des personnalités qui en sont proches, selon des médias espagnols.

Ce remaniement est le premier depuis l’investiture du gouvernement Sánchez, en janvier 2020, si l’on excepte le remplacement cette année de deux ministres démissionnaires.

Il intervient alors que le gouvernement a été très affaibli ces derniers mois par divers revers ou controverses.

Il y a trois mois, l’exécutif avait essuyé un terrible camouflet lors des élections régionales de Madrid, bastion historique de la droite, où le PSOE et Podemos avaient subi une déroute face au Parti Populaire (PP, conservateur), qui avait présenté le scrutin comme une sorte de référendum sur la politique gouvernementale.

Plus récemment, la récente décision du gouvernement, fin juin, de gracier les responsables indépendantistes catalans emprisonnés à la suite de la tentative de sécession manquée de la Catalogne en 2017 a suscité la désapprobation d’une grande partie de l’opinion publique, selon plusieurs sondages, et fourni des munitions à l’opposition de droite.

A tel point que certaines enquêtes d’opinion placent désormais le PP devant ou à égalité avec le PSOE en cas d’élections législatives anticipées.

Fin janvier, M. Sanchez avait remplacé son ministre de la Santé, Salvador Illa, qu’il avait choisi pour diriger la campagne socialiste aux élections régionales de Catalogne.

Il avait ensuite dû procéder fin mars à un mini-remaniement imposé par la démission soudaine du gouvernement du leader d’alors de Podemos, Pablo Iglesias, qui s’était jeté dans la bataille pour les élections régionales à Madrid, avant d’abandonner la vie politique au soir des élections du 4 mai.

M. Iglesias, qui était alors deuxième vice-président du gouvernement, avait été remplacé par la ministre du Travail, Yolanda Diaz, autre responsable de Podemos, qui n’occupe toutefois que la troisième vice-présidence dans la hiérarchie gouvernementale actuelle, derrière Carmen Calvo et Nadia Calviño.

L’Espagne est plongée depuis la chute en 2018 du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy (PP) dans une très grande instabilité politique.

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