"Le juge a refusé de statuer, se déclarant incompétent", a indiqué à l’AFP Me Kamel Ben Messoud, qui a déposé mardi une demande de libération auprès du juge d’instruction chargé du dossier. "Nous allons faire appel", a-t-il ajouté.
Le tribunal n’a pas répondu aux demandes de confirmation.
M. Karoui, un publicitaire poursuivi depuis 2017 pour blanchiment d’argent et évasion fiscale, a été arrêté le 23 août. La date de son arrestation, 10 jours avant le début de la campagne, avait suscité des interrogations sur une instrumentalisation de la justice par le politique.
Le juge d’instruction avait décidé en juillet le gel des biens de M. Karoui et de son frère Ghazi, ainsi que d’une interdiction de quitter le territoire.
"C’est la troisième juridiction à se déclarer incompétente", a déploré un des avocats de M. Karoui, Me Nazih Souii, rappelant que la Cour d’appel a également refusé de statuer le 3 septembre tout comme la Cour de Cassation le 13 septembre.
M. Karoui, dont la candidature a été validée par l’Isie, l’instance chargée d’organiser les élections, a fait campagne par l’intermédiaire de la chaîne de télévision qu’il a fondée, Nessma, et de son épouse Salwa Smaoui.
A l’issue du scrutin de dimanche, un universitaire sans parti, Kais Saied, est arrivé en tête du premier tour avec 18,4% des voix, devant M. Karoui qui a rassemblé 15,58% des suffrages selon les résultats officiels préliminaires publiés mardi.
Le parti de M. Karoui, mais aussi l’Isie et les observateurs européens, ont appelé à ce que le candidat incarcéré puisse faire campagne de façon équitable pour le second tour de la présidentielle.
En fonction du temps de traitement des recours, le second tour pourrait être organisé le 6 octobre, soit le même jour que les législatives, ou le 13 octobre, a précisé l’Isie.