Elections en Corse: large victoire de la coalition nationaliste au premier tour

La coalition nationaliste de Gilles Simeoni et de Jean-Guy Talamoni est arrivée largement en tête dimanche au premier tour des élections territoriales en Corse avec 45,36 % des voix, selon les résultats définitifs officiels.

La liste Pè a Corsica (Pour la Corse), qui rassemble les autonomistes de Gilles Simeoni et les indépendantistes de Jean-Guy Talamoni, a encore amélioré son score par rapport aux élections territoriales de décembre 2015, marquées par leur victoire historique (35,34 au deuxième tour). Au premier tour, les deux leaders nationalistes n’avaient pas fait liste commune et avaient obtenu 17,62 % pour M. Simeoni et 7,73 % pour M. Talamoni, avant de fusionner leurs listes au second tour.

"Le score final, il est évident que c’est une véritable lame de fond, un véritable raz de marée démocratique, qui vient confirmer et amplifier ce qui s’est passé en décembre 2015 avec la victoire des nationalistes", a réagi dimanche soir M. Simeoni.

"Je crois qu’aujourd’hui la Corse envoie un signal très fort à Paris et dit d’une voix très largement majoritaire : nous voulons la paix, nous voulons la démocratie, nous voulons construire une île émancipée. A Paris de faire sa part de chemin pour qu’ensemble nous élaborions une solution politique", a-t-il déclaré.

"Le résultat est remarquable, au delà de nos attentes", a dit à ses côtés M. Talamoni. A la permanence de Pé a Corsica, les militants nationalistes, en liesse, célèbraient leur victoire, Gilles Simeoni tapant dans la main de Jean-Guy Talamoni.

"Au deuxième tour, nous allons demander aux Corses de nous placer le plus haut possible de façon à avoir une légitimité pour obtenir l’ouverture de négociations sur des sujets essentiels: la coofficialité de notre langue, le statut de résident pour protéger les électeurs, l’amnistie pour les prisonniers et les recherchés", a poursuivi Jean-Guy Talamoni.

-Simeoni en rassembleur-

La droite régionaliste de Jean-Martin Mondoloni arrive en deuxième position avec 14,97 % des voix, suivie de la liste Les Républicains emmenée par Valérie Bozzi (12,77 %) puis de la liste la République en Marche de Jean-Charles Orsucci (11,26 %).

Les deux listes de Jean-Martin Mondoloni et de Valérie Bozzi pourraient s’unir en vue du second tour. "Des contacts seront pris dimanche soir", avait indiqué M. Mondoloni auparavant. Jean-Charles Orsucci, avait pour sa part écarté l’idée d’une union contre les nationalistes.

Le petit parti indépendantiste U Rinnovu, partisan d’une ligne nationaliste plus dure, obtient 6,69 % des suffrages (près de 3 % en 2015) et ne peut se maintenir au 2e tour- il lui aurait fallu atteindre 7 %-, mais peut s’agréger à une autre liste au second tour, ayant dépassé les 5 %.

La gauche, qui avait présenté cinq listes en 2015, et n’en présentait qu’une cette fois-ci, menée par Jacques Casamarta (Corse insoumise), obtient 5,68 % des suffrages. Cette liste commune PCF-Insoumis était soutenue par Pierre Laurent mais avait été désavouée par le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

"En , le dégagisme c’est Simeoni. Bravo ! Macron sévèrement puni. Le FN ridiculisé. L’usurpation d’identité et la tambouille du PCF ont été durement sanctionnées", a réagi dimanche soir dans un tweet M. Mélenchon.

Le Front national ferme la marche avec 3,28 % des suffrages.

La participation à 52,17 % est en recul par rapport aux élections de 2015 (59,88 %).

Les 234.000 électeurs corses étaient appelés à voter pour choisir les 63 élus d’une nouvelle instance inédite, la Collectivité territoriale unique (CTU) qui se substituera à compter du 1er janvier 2018 aux conseils départementaux de Corse-du-Sud et de Haute-Corse et à la collectivité territoriale de Corse (ex-région).

L’accord de mandature des nationalistes, en écartant l’idée de l’indépendance, a pu rassurer l’électorat. Il vise l’obtention d’un véritable statut d’autonomie dans les trois ans et sa mise en oeuvre effective dans les dix ans.

Dimanche soir, M. Talamoni a réitéré ce souhait d’un "nouveau statut institutionnel puisque nous nous sommes donnés trois ans pour obtenir ce statut (d’autonomie) et 7 pour le mettre en oeuvre".

"Notre objectif c’est de renforcer la cohésion de la société corse (…) en nous adressant à tous les Corses et pas seulement aux nationalistes", a déclaré M. Simeoni à l’AFP, se posant en rassembleur. (afp)

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