Egypte : treize morts, dont 9 atteints par balles dans des affrontements du Caire (Vidéo)

Egypte : treize morts, dont 9 atteints par balles dans des affrontements du Caire (Vidéo)
Les affrontements éclatés depuis vendredi dernier entre manifestants et forces de l’ordre au centre du Caire, ont fait treize morts, dont neuf atteints par balles, a annoncé mardi le chef de la médecine légale égyptienne, M. Ihsane Kamel Georgi.

Dans des déclarations à la presse, le responsable a ajouté que seuls 10 corps avaient été autopsiés pour le moment, précisant qu’un des tués a succombé à ses blessures alors qu’il était détenu au tribunal.

Pour sa part, un responsable du ministère de la Santé, Adel Adaoui, a annoncé sur la télévision d’Etat que sur plus de 600 blessés depuis vendredi, 106 étaient toujours hospitalisés.

Mardi, la forces de police et de l’armée égyptiennes ont fait usage d’armes à feu et de gaz lacrymogènes pour déloger des manifestants de la place Tahrir, au cinquième jour des affrontements, les plus violents depuis ceux éclatés en novembre dernier et qui ont fait une quarantaine de morts.

A l’aube, au moins quatre personnes ont été blessées dans ces affrontements sur la place Tahrir entre police antiémeutes et protestataires, avec jets de pierres et tirs par balle, avant un retour au calme dans la matinée. Outre les victimes, le parquet égyptien a indiqué que plus de 180 personnes ont été arrêtées par les forces armées dont des femmes et des mineurs, pour implication présumée dans les heurts et pour incendie de bâtiments.

Malgré le démenti par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la chute en février du président Hosni Moubarak, des informations faisant état d’une utilisation des forces de sécurité des balles réelles, ces événements ont suscité l’indignation et l’inquiétude de la Communauté internationale.

A Washington, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton s’est déclarée "choquée" par ces événements. "Voila maintenant que des femmes sont attaquées, déshabillées, battues dans les rues. Cette dégradation systématique des femmes égyptiennes déshonore la révolution, l’Etat et son uniforme, et n’est pas digne d’un grand peuple", a ajouté Mme Clinton lors d’un discours à l’université Georgetown à Washington.

Quant à lui, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon a déploré l’usage "excessif" de la violence par les forces de sécurité égyptiennes à l’encontre des manifestants. M. Ban a également souligné "l’importance d’un climat apaisé pour soutenir le processus électoral en Egypte dans le cadre de sa transition vers la démocratie et l’instauration rapide d’un ordre civil".

Vidéo de la répression aux abords de la place Tahrir samedi dernier. Attention! des images très violentes peuvent choquer.

Pour sa part, le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, a condamné "la répression brutale" des manifestations.

Mme Pillay évoqué, dans un communiqué, "des images de manifestants, dont des femmes, brutalement frappés et agressés, longtemps après qu’ils n’aient plus montré de résistance, sont profondément choquantes". "La violence impitoyable avec laquelle des femmes manifestant pacifiquement ont été frappées est particulièrement choquante et ne peut rester impunie", a-t-elle souligné.

La France a, pour la deuxième fois en cinq jours, dénoncé "l’usage disproportionné" de la force contre les manifestants, et décidé d’envoyer sur place son ambassadeur chargé des droits de l’Homme, François Zimeray. Selon le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, les incidents relevés, "doivent faire l’objet d’une enquête et les responsables doivent être traduits en justice". M. Valero a, en outre, réitéré l’appel de la France "au calme et au sens des responsabilités afin que l’Egypte puisse poursuivre sa transition démocratique de façon pacifique".

L’Union européenne a, de son côté, insisté sur le droit des Egyptiens à manifester pacifiquement et condamné l’usage de la force de la part des autorités depuis le début des heurts au Caire.

Les manifestants sont en sit-in depuis le 25 novembre devant le siège du gouvernement pour protester contre la nomination par le conseil suprême des forces armées au pouvoir d’un nouveau Premier ministre. Ils réclament aussi le transfert dans les plus brefs délais du pouvoir du Conseil suprême des forces armées aux civils.

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