Dominique Strauss-Kahn appelle à faire barrage à l’extrême droite, quitte à voter LFI
Invité mardi soir sur LCI, l’ancien ministre français de l’Économie et des Finances, Dominique Strauss-Kahn, a appelé les Français à « choisir la moins mauvaise solution » pour que le Rassemblement national ne soit pas « majoritaire seul » au second tour des législatives anticipées, quitte à voter LFI.
« Mes principes font que je n’aime ni la partie extrême de La France insoumise ni le RN, mais nous sommes devant un choix qui n’est plus celui-là », fait valoir l’ancien patron du FMI.
« Les seuls qui peuvent constituer une majorité tout seuls, c’est le RN, et les seuls qui peuvent constituer une majorité relative avec des alliés à trouver, c’est encore le RN » , prévient-il.
Pour DSK, « Il faut que la droite comprenne que même s’il faut mettre un bulletin pour le Nouveau Front populaire dans l’urne, et que ça leur fait mal, et même si ce candidat est un LFI (La France insoumise), et que ça leur fait encore plus mal, le problème, ce n’est pas d’élire LFI au pouvoir, ça ne se fera pas, c’est d’éviter que le RN soit majoritaire tout seul ».
Si le 7 juillet, l’extrême droite gagne, « nous entrerions dans un cycle totalement différent », lance alarmiste l’ancien ministre socialiste.
« Ce serait un changement majeur du fonctionnement de notre société », alerte-t-il. « J’espère que cela ne sera pas le cas pour notre pays ».
Pour éviter un scénario catastrophe, DSK se dit prêt à glisser un bulletin LFI dans l’urne « même en se bouchant le nez ».
« Le débat sur LFI n’existe plus : ils ne peuvent pas gagner », balaie-t-il. « Il n’y a aucune probabilité de voir LFI au pouvoir », avant d’insister que « Ce qui est en cause est la vie de la démocratie ».
La dynamique en faveur du RN, arrivé en tête du premier tour dimanche dernier, pourrait être freinée par les quelque 200 désistements de candidats de droite, centre-droit et gauche, consentis pour empêcher l’extrême droite de gouverner en France pour la première fois depuis 80 ans.
Selon les derniers sondages, la possibilité pour le RN d’accéder à la majorité absolue de 289 députés semble s’éloigner, renforçant l’hypothèse d’un scénario à trois blocs (extrême droite, gauche, macronistes), qui pourrait rendre le pays ingouvernable alors qu’il s’apprête à accueillir les Jeux olympiques.
Le Nouveau Front Populaire tente par ailleurs de passer outre les réticences et contradictions de ses composants pour battre l’extrême droite. Mais il doit aussi convaincre les électeurs qui hésitent à voter LFI.
La majorité présidentielle est divisée sur la conduite à tenir en cas de duels RN-LFI, entre les partisans du « ni RN, ni LFI » et ceux qui prônent un désistement inconditionnel en faveur de la gauche, quand le maintien de candidats arrivés en troisième position risque de faire gagner le RN.