Deux adversaires d’Assad abattus par l’armée libanaise

Des soldats ont abattu dimanche deux membres, dont un religieux sunnite, d’une coalition opposée au président syrien Bachar al Assad dans le nord du Liban, ont rapporté les forces libanaises de sécurité.

Le cheikh Ahmed Abdoul Ouahid et Khaled Miraïb, membres de l’Alliance du 14 mars, principale formation libanaise d’opposition, ont été tués par balle alors que leur voiture refusait de s’arrêter à un barrage de l’armée, d’après ces sources.

L’armée libanaise a confirmé dans un communiqué la mort des deux hommes, sans préciser qui portait la responsabilité de l’incident.

"Le commandement de l’armée fait part de ses profonds regrets pour la mort des deux victimes (…) une commission d’enquête composée d’officiers supérieurs et de gendarmes a été immédiatement mise en place sous l’autorité de la justice".

Les habitants du secteur d’Akkar, dans le nord du Liban, ont bouclé les axes routiers en guide de protestation.

Les sunnites, majoritaires dans la région, sont nombreux à soutenir la rébellion syrienne contre le président Bachar al Assad, et à accuser l’armée libanaise de recevoir ses ordres de Damas.

Des troupes syriennes ont été stationnées au Liban jusqu’en 2005.

Khaled Daher, un élu du Courant du futur, le parti à majorité sunnite du fils de l’ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri, membre de l’Alliance du 14 mars, a affirmé que les deux hommes avaient été assassinés.

"Si les tirs avaient visé les pneus, nous pourrions dire que c’était une erreur", a t-il dit. "Mais nous considérons que l’armée a directement pris pour cible (les victimes)." "Franchement, nous ne voulons pas voir l’armée ici, car elle est au service du régime syrien."

La mort des deux hommes est le dernier événement en date à raviver les craintes d’une contagion du conflit syrien au Liban, après des violences en début de semaine dans la ville de Tripoli, au nord du pays. (voir )

Selon Rami Khouri, un commentateur politique de Beyrouth, ces affrontements sont directement liés aux événements syriens.

"Vous avez des tensions régionales qui remontent à des années, mais elles ont été exacerbées par la situation en Syrie", a t-il dit. "La Syrie n’est pas le principal facteur, mais elle est liée."

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