Une fois la fumée dispersée, les survivants ont découvert un enchevêtrement de corps et de débris.
"C’était une explosion terrifiante. Des choses nous tombaient dessus. Je ne pouvais pas sortir de derrière l’autel à cause de la fumée", a raconté à l’AFP Tadros Zaki, 63 ans, bénévole de l’église.
"Il y avait trop de gens. En morceaux. Des gens sur d’autres gens", a dit Romany, un autre bénévole qui s’est précipité vers l’église après l’explosion.
Selon le ministère de la Santé, 25 personnes ont été tuées et 31 blessées.
L’explosion semble avoir eu lieu juste à l’entrée de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, sur le côté droit où étaient assises les femmes. Une écharpe imbibée de sang s’y trouvait au milieu des débris.
L’alcôve de la porte d’entrée a pris l’explosion de plein fouet. Le sol de marbre était également couvert d’impacts. Et un banc resté debout était ensanglanté.
Tout près, deux boîtes, l’une remplie de prières écrites sur des bouts de papier, et une autre contenant les reliques d’un saint, étaient également détruites.
Des prêtres abasourdis déambulaient entre les arcades, marchant sur des morceaux de verre brisés, tandis que des gardes tentaient d’empêcher les journalistes et d’autres fidèles d’entrer.
"Dieu aura son mot à dire dans tout cela", a dit une soeur, l’air hébétée devant la scène de chaos.
Les Coptes ont été la cible d’attaques en Egypte par le passé, comme en 2011 lorsqu’un attentat suicide a tué plus d’une vingtaine de personnes à la sortie d’une église à Alexandrie, la deuxième ville du pays.
Mais l’attentat de dimanche a visé le coeur de la communauté copte d’Egypte dans cette église jouxtant la cathédrale Saint-Marc, siège du pape Tawadros II.
"Qu’est-ce qu’on peut faire? La volonté de Dieu dirige nos affaires", a dit Magdy, un employé de l’église, dont le bureau se trouve tout près des lieux du carnage, au point d’en détruire les fenêtres.
Dehors, une petite foule de coptes a commencé à scander des slogans contre le gouvernement, se frottant brièvement à la police anti-émeute qui avait mis en place un cordon de sécurité.
"Les gens veulent la chute du régime", ont-ils scandé. "Toi le ministère de l’Intérieur, où étais-tu quand ils ont attaqué la cathédrale à la bombe?", a ajouté la foule.
Les Coptes représentent environ 10% des quelque 90 millions d’Egyptiens, une minorité qui se sent exclue des affaires de l’Etat.
Source AFP