Sur le plan de la mobilisation syndicale, les organisations défilent en ordre dispersé ce mercredi après le refus de la CFDT, de la CFTC et de l’Unsa de s’associer à la manifestation organisée par la CGT, FSU et Solidaires à Paris.
Parmi les slogans repris, on entendait "Hollande démission", "Bleu blanc rouge, la France aux Français", "On est chez nous"…Sous une nuée de drapeaux tricolores, des fumigènes bleus et rouges étaient régulièrement allumés.
Comme chaque 1er mai, le cortège a déposé une gerbe au pied d’une statue de Jeanne d’Arc, sainte de l’Eglise catholique et symbole de fierté à l’extrême droite pour avoir mené les forces françaises à la victoire contre les armées anglaises au XVe siècle.
Un an après les 17,9% obtenus à la dernière présidentielle, Marine Le Pen progresse dans trois sondages sur les intentions de vote à 21, 22 ou 23%, faisant jeu égal ou devançant François Hollande.
Avec un chô mage qui a battu son record et un exécutif au plus mal, "le FN est dans une situation où il n’a qu’à laisser tomber le fruit. La conjoncture travaille pour eux", note le politologue Jean-Yves Camus, chercheur associé à l’institut Iris.
Dans ce contexte, la stratégie de Marine Le Pen, "c’est tout simplement de miser sur la dégradation du climat politique et de la situation économique et sociale" d’ici aux municipales et aux européennes de 2014, ajoute M. Camus.
Alors que le thème de la sortie de l’euro avait fini par être perçu comme un handicap durant sa campagne présidentielle, la chef du FN est repartie en guerre contre l’Union européenne, devenue synonyme d’austérité, en réclamant à de nombreuses reprises un référendum sur la fin pure et simple de l’UE.
Si son projet alternatif reste flou, Marine Le Pen compte profiter d’un rejet croissant de l’Europe dans l’opinion et faire des européennes du printemps 2014 un grand référendum contre Bruxelles.
Quant aux municipales, le parti a engagé un vaste chantier de formation de ses cadres. Dans ses bastions du sud-est, le FN espère accentuer la pression sur l’UMP et obliger ses élus locaux à accepter des tractations, contre l’avis de ses leaders, et provoquer une nouvelle crise à droite.