Des jihadistes tunisiens se posent en forces de maintien de l’ordre

Des jihadistes tunisiens, profitant de la crise politique après le meurtre de l’opposant Chokri Belaïd, ont décuplé leurs activités cette semaine, organisant notamment des patrouilles de "maintien de l’ordre" dans plusieurs villes.

Portant des gilets orange, armés de gourdins et circulant à pied, à moto ou en voiture, des dizaines de jihadistes se sont répandus de nuit, leur bannière noir et blanc déployée, pour "protéger les gens et les biens", clame la page officielle de Facebook d’Ansar Al-Charia (Partisans de la Charia), leur groupe.

Ces patrouilles ont été signalées à Sfax, deuxième ville du pays dans le sud-est, au Kef et à Mateur, dans le nord, à Sidi Bouzid, dans le centre-ouest, et dans une demi-douzaine de quartiers du Grand Tunis.

Mercredi, l’ordre est venu de leurs chefs "de procéder à un retrait en raison des menaces du soi-disant" ministre de l’Intérieur Ali Larayedh, un membre du parti islamiste Ennahda au pouvoir, devenu la bête noire des jihadistes.

L’ordre mis en ligne sur Facebook demande toutefois aux militants de "continuer à protéger leurs demeures et à rester vigilants". Le groupe accuse aussi depuis vendredi la police de pourchasser ses membres.

Le porte-parole du ministère, Khaled Tarrouche, a cependant dû rappeler cette semaine que "seules les forces de sûreté intérieure sont habilitées à maintenir l’ordre et à protéger les citoyens et leurs biens en coordination avec l’armée".

"Autant le ministère salue l’initiative de certains citoyens de protéger leurs agglomérations des actes de violences, autant il rappelle que nul ne peut remplacer l’appareil sécuritaire", a-t-il insisté.

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