Des députés marocains pour une politique migratoire européenne cohérente

Des députés marocains ont mis l’accent, mardi devant la plénière de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), sur la nécessité d’une politique migratoire européenne cohérente.

A l’occasion d’un débat sur la situation des réfugiés et demandeurs d’asile en Grèce, le vice-président de la chambre des représentants, Mohamed Yatim a rappelé qu’il avait tenu à faire partie de la commission de l’APCE qui s’est rendue fin mai dernier en Grèce, "dans la mesure où le Maroc est devenu un pays de destination qui souffre, lui aussi, de la réalité créée par la fermeture des frontières européennes".

Le parlementaire marocain a affirmé avoir pu constater de visu la situation difficile des réfugiés dans les centres de détention en dépit des efforts considérables déployés par les autorités grecques pour les accueillir dans le respect de la dignité humaine.

Le problème des réfugiés, a-t-il souligné, " n’est pas seulement un problème grec. C’est un problème européen" et que "le volet humanitaire n’est que la conséquence d’une réalité politique".

"Il est temps que l’Europe assume sa responsabilité politique, retrouve son efficacité et contribue à la prévention et la résolution des conflits qui déstabilisent la région et en font une source de crises humanitaires et de risques sécuritaires", a-t-il ajouté.

Pour sa part, la députée Nezha El Ouafi a rappelé que depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, la situation des réfugiés s’aggrave de jour en jour et impose un lourd tribut aux enfants et aux femmes, qui sont confrontés à la violence et forcés à l’exil, plaidant pour "une réponse européenne cohérente et humaine, loin de toute instrumentalisation politicienne et de tout amalgame".

"Prenons garde à ce que cette crise humanitaire ne devienne pas une crise des droits de l’Homme, et surtout des droits des femmes et des enfants", a-t-elle dit, en affirmant que "les mesures qui sont prises à l’échelle européenne et nationale doivent porter en priorité sur la protection des femmes et des enfants", a-t-elle ajouté.

Ce débat, marqué notamment par la participation du ministre grec en charge de la Politique migratoire, Ioannis Mouzalas, a mis en évidence la pression subie à ce niveau par les autorités helléniques où 46.000 réfugiés et migrants sont toujours bloqués en Grèce continentale et 8.500 dans les îles de la mer Egée.

Dans une résolution adoptée sur la base d’un rapport de la parlementaire néerlandaise Tineke Strik, l’APCE a appelé l’UE et ses Etats membres, entre autres, à mettre en œuvre sans tarder les accords de 2015 sur la relocalisation depuis la Grèce, à coopérer sans difficulté avec les autorités grecques pour le regroupement familial, à détacher du personnel national à l’appui des services d’asile grecs, et à veiller à ce qu’une assistance financière soit mise à la disposition des acteurs de terrain en évitant toute complication bureaucratique.

Elle les a également appelés "d’être préparés à l’éventualité d’un échec de l’approche actuelle et prévoir à l’avance des solutions alternatives pour éviter l’état d’impréparation et du mode réflexe de gestion de crise manifeste jusqu’à présent" et d’élaborer "une politique globale et durable concernant les réfugiés, qui repose sur le partage des responsabilités et le respect des normes de l’Union européenne et de celles de la Convention européenne des droits de l’Homme et de la Convention des Nations Unies de 1951 relative au statut des réfugiés".

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