"Le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens, Makarim Wibisono, a remis aujourd’hui sa démission au président du Conseil des droits de l’Homme", a indiqué le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme dans un communiqué.
Il quittera ses fonctions le 31 mars, à la fin de la prochaine session du Conseil des droits de l’Homme (29 février au 24 mars), devant lequel l’expert présentera son dernier rapport.
M. Wibisono avait pris ses fonctions en juin 2014, succédant à l’américain Richard Falk qui n’avait pas non plus été autorisé par Israël à se rendre dans les territoires palestiniens.
En juin 2015, Emmanuel Nahshon, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, avait expliqué à l’AFP que son pays n’avait pas permis une visite de M. Wibisono "car Israël coopère avec toutes les commissions internationales et tous les rapporteurs sauf quand le mandat qui leur est confié est d’avance anti-israélien et qu’Israël n’a aucune chance d’être entendu". Israël avait déjà empêché Makarim Wibisono d’enquêter en Israël et dans les Territoires en 2014, avait-il ajouté.
Depuis sa prise de fonction, M. Wibisono avait en effet demandé à plusieurs reprises – par écrit et oralement – aux autorités israéliennes l’accès aux territoires palestiniens, selon l’ONU.
Le rapporteur spécial avait fait une nouvelle demande en octobre dernier sans jamais recevoir de réponse des autorités israéliennes, a précisé le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies.
"J’ai l’espoir sincère que celui qui me succèdera parviendra à résoudre l’impasse actuelle, et à réassurer au peuple palestinien qu’après presque un demi-siècle d’occupation le monde n’a pas oublié leur situation désespérée et que les droits de l’Homme sont bien universels", a affirmé M. Wibisono.
Il est important qu’Israël coopère "pleinement, y compris en permettant l’accès sans entrave aux territoires palestiniens occupés", a-t-il encore souligné.
Le rapporteur spécial est considéré comme l’expert de l’ONU le plus haut placé sur la question des droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens. Il est nommé par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, une institution avec laquelle Israël a des relations conflictuelles.
Israël a boycotté à plusieurs reprises des sessions de ce Conseil, qu’elle considère comme un organe "entièrement politisé".