Le chef de file des députés La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé dimanche « l’imposture » et « la méthode insupportable » du gouvernement qui ne laisse « aucun temps d’examen critique » du plan de déconfinement, présenté et voté dans la foulée mardi à l’Assemblée.
« M. Edouard Philippe va arriver mardi devant l’Assemblée nationale, va nous réciter son discours, nous dire quelles seront les mesures et ensuite séance tenante, sans aucun temps de réflexion ni d’examen critique, nous devrons voter pour ou contre. C’est une méthode insupportable », s’est insurgé M. Mélenchon sur France 3.
« Ça a l’air d’être de la démocratie, c’est seulement de la brutalité », a-t-il estimé, qualifiant « d’imposture » et de « simulacre » le procédé.
M. Mélenchon a également déploré la concomitance mardi des débats sur le plan de déconfinement, initialement prévu le 5 mai et finalement avancé, et celui sur l’application de traçage « Stop Covid ».
« Dans ces conditions nous avions prévu d’éditer un plan de déconfinement – et nous le ferons sans doute lundi ou mardi – dans l’idée de mettre sur la table des propositions afin qu’elles soient discutées entre le pouvoir et nous. Mais rien de tout cela n’aura lieu », a tempêté le député des Bouches-du-Rhône.
M. Mélenchon a donc affirmé la volonté du groupe Insoumis de voter contre le plan « car ce n’est pas sérieux. Il faut respecter le calendrier prévu ».
« On a affaire à un Parlement (…) qui est une chambre d’enregistrement des désirs du président », a abondé de son côté le député LFI François Ruffin, qualifiant de « formalité parlementaire, avec un peu de blabla mis autour » le vote de mardi.
« Là, le désir du président a été de dire 11 mai, 11 mai, 11 mai » pour débuter le déconfinement. « Il l’a fait comme un prince souverain, sans consulter l’Assemblée avant, ni le Conseil scientifique, ni même ses ministres », a-t-il fustigé.
Selon M. Mélenchon, le choix du 11 mai « est une décision tout à fait hasardeuse ».
« Il fallait tout d’abord réunir les conditions du déconfinement, en présenter les aspects, et décider à ce moment-là de la date à laquelle on sort. Là, rien de ce qui était nécessaire n’est prévu. Aurons nous un masque par Français ? Non », a-t-il asséné.
« Il est donc possible que ce déconfinement tourne à l’eau de boudin et que pour finir il faille reconfiner dans des conditions naturellement très difficiles pour la population », a encore prévenu le parlementaire.
Par ailleurs, M. Mélenchon a proposé « aux syndicats » d’organiser le 1er mai, jour de la Fête du Travail, « une casserolade à midi ».
« Qu’on se mette aux balcons et qu’on tape les casseroles. Il faut dire que la manière dont est gérée la crise du coronavirus est faite de beaucoup d’improvisations et cela nous ne le supportons pas », a-t-il lancé.