Déclaration de Marrakech: les communautés religieuses appelées à reconstruire le passé par la revivification du patrimoine commun

Les participants au congrès sur « Les Droits des Minorités Religieuses dans les Pays musulmans: Le Cadre Légal et l’Appel à l’action », dont les travaux ont pris fin mercredi, ont appelé les différentes communautés religieuses unies par le même lien national à reconstruire le passé par la revivification du patrimoine commun et à tendre les passerelles de la confiance loin des tentations d’excommunication et de violence.

Les participants à cette rencontre dont les travaux ont été couronnés par l’adoption de la Déclaration de Marrakech, ont appelé à soigner les traumatismes mémoriels nés de focalisation sélective mutuelle sur des faits particuliers et l’occultation de siècles de vie commune sur une même terre.

Ils appellent en outre, la communauté internationale à édicter des lois criminalisant les offenses aux religions, les atteintes aux valeurs sacrées et tous les discours d’incitation à la haine et au racisme, soulignant qu’il n’est pas autorisé d’instrumentaliser la religion aux fins de priver les minorités religieuses de leurs droits dans les pays musulmans.

Les participants incitent les politiciens et les décideurs à prendre les mesures constitutionnelles, politiques et juridiques nécessaires pour donner corps à la citoyenneté contractuelle et appuyer les formules et les initiatives visant à raffermir les liens d’entente et de coexistence entre les communautés religieuses vivant en terre d’Islam.

Ils appellent par ailleurs, les intellectuels, les créateurs et les composantes de la société civile à favoriser l’émergence d’un large courant social faisant justice aux minorités religieuses dans les sociétés musulmanes et suscitant une prise de conscience quant aux droits de ces minorités. Il leur revient aussi sur les plans intellectuel, culturel, éducatif et médiatique pour préparer un terrain propice à l’éclosion de ce courant social.

La Déclaration de Marrakech souligne aussi que les finalités de "la Charte de Médine" contiennent de nombreux principes de la citoyenneté contractuelle, comme la liberté de culte, la liberté de mouvement, la liberté de posséder des biens, le principe d’entraide publique et celui de la défense commune. A cela s’ajoute le principe d’égalité devant la loi. "La Charte de Médine", qui est en parfaire harmonie avec la Charte des Nations-Unies, constitue un cadre approprié pour les constitutions nationales des pays à majorité musulmane.

Les participants ont mis l’accent sur la nécessité de coopérer entre toutes les religions et l’impératif de son urgence. Cette coopération est fondée sur des actes et pas seulement sur des vœux généraux de concordance et de respect. Cette coopération doit être fondée sur l’engagement de respecter scrupuleusement les droits et les libertés avec l’obligation de les inscrire dans le cadre de la loi au niveau de chaque Etat.

Placé sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI, ce congrès organisé par le ministère des Habous et des Affaires islamiques et le Forum pour la Promotion de la paix dans les sociétés musulmanes, a connu la participation de nombreuses personnalités dont des ministres, Ouléma, chercheur(e)s et représentant(e)s des religions concernées par la question relative au statut des minorités en terre d’Islam ainsi que des organisations internationales.

Au menu de cette rencontre des ateliers et trois plénières axées notamment sur "le cadrage et la fondamentalisation de la question des minorités religieuses dans les pays musulmans", "la citoyenneté et l’Autre dans la vision islamique" et "le vivre ensemble dans l’expérience historique de l’Islam".

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