Décès de l’écrivaine et féministe égyptienne Nawal al-Saadawi
L’écrivaine et grande féministe égyptienne Nawal al-Saadawi, est décédée, dimanche dans un hôpital du Caire, à l’âge de 90 ans, des suites d’une longue maladie.
« Mme Saadawi était récemment victime d’une crise sanitaire, qui a nécessité son transfert à un hôpital, depuis presque 5 mois » rapportent des médias locaux.
Auteure d’une cinquantaine d’ouvrages, traduits dans une trentaine de langues, elle s’est toujours prononcée contre la polygamie, le port du voile islamique, l’inégalité des droits de succession entre hommes et femmes en islam et surtout l’excision, qui concerne plus de 90% des Égyptiennes.
« Je ne me soucie pas des critiques universitaires ou du gouvernement, je ne cherche pas les prix », avait déclaré dans un entretien à l’AFP en 2015 cette psychiatre de formation, célèbre pour ses convictions de gauche et anti-islamistes.
Son franc-parler et ses positions audacieuses sur des sujets jugés tabous par une société égyptienne largement conservatrice lui ont valu des ennuis avec les autorités, les institutions religieuses et les islamistes radicaux. Par le passé, elle a d’ailleurs été accusée d’apostasie et d’atteinte à l’islam.
Née le 27 octobre 1931, Mme Saadawi est notamment l’auteur de deux livres féministes de référence dans le monde arabe: « Au début, il y avait la femme » et « La femme et le sexe ».
En 2007, l’institution théologique Al-Azhar portait plainte contre elle pour atteinte à l’islam. Un mois plus tôt, son autobiographie et l’une de ses pièces de théâtre avaient été bannis de la foire du Livre du Caire.
Elle avait alors quitté le pays, avant d’y revenir en 2009. Mme Saadawi s’est longtemps battue contre « les fondamentalistes religieux ».
Mme Saadawi a été distinguée à maintes reprises à l’échelle internationale. Elle avait publié une quarantaine de livres qui ont été réédités et dont la plupart ont été traduits dans plus de 20 langues.
Parmi ses écrits, « Mémoires d’une femme docteur » et « Mémoires de la prison des femmes », considéré comme l’un de ses livres les plus célèbres.