Covid-19/France: naturalisation « accélérée » pour les étrangers en « première ligne »

La ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a donné instruction aux préfets d' »accélérer » et « faciliter » la naturalisation française des ressortissants étrangers qui se sont mobilisés « en première ligne » durant l’épidémie de coronavirus.

La ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a donné instruction aux préfets d' »accélérer » et « faciliter » la naturalisation française des ressortissants étrangers qui se sont mobilisés « en première ligne » durant l’épidémie de coronavirus, a-t-on appris lundi auprès du ministère de l’Intérieur.

« Les dossiers d’accès à la nationalité des personnes ayant contribué activement, en première ligne, à la lutte contre la Covid-19, notamment les personnels de santé, pourront voir leur traitement accéléré et facilité », écrit la ministre chargée notamment des questions liées aux réfugiés et à l’intégration dans un télégramme qui doit être envoyé mardi matin aux préfets et que l’AFP a consulté.

L’Etat souhaite ainsi « reconnaître l’engagement des personnes qui ont pris une part active dans la lutte contre la Covid-19 », précise le texte, en procédant à « un examen prioritaire et individualisé de ces dossiers ».

Concrètement, « pour les dossiers de naturalisation (…) la notion de +services rendus importants+ pourra être utilisée pour réduire la durée de stage, c’est-à-dire la durée minimale de résidence en France exigée, à deux ans, au lieu de cinq dans le droit commun ».

Cette « reconnaissance » était « une priorité » pour Mme Schiappa, a-t-on expliqué à l’AFP au ministère de l’Intérieur.

« Certaines personnes étrangères se sont mobilisées et se sont particulièrement exposées pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Elles ont activement participé à l’effort national, avec dévouement et courage », écrit-elle encore.

Responsable de la section Migrations de la CGT, Maryline Poulain a reconnu une « ouverture » mais attendait aussi une instruction sur les régularisations de sans-papiers.

Ces « premiers de corvée », a-t-elle expliqué à l’AFP, ont aussi participé aux « activités essentielles dans les secteurs du nettoyage, l’hôtellerie, la restauration » mais ont été « oubliés ».

« On a sous-estimé les personnes étrangères en première ligne, notamment les médecins et personnels de santé sous-payés, donc c’est une idée intéressante », a pour sa part observé pour l’AFP François Héran, démographe et responsable de la chaire Migrations du Collège de France.

Le problème, a-t-il relevé, c’est qu’une fois cette instruction délivrée, « les préfectures font ce qu’elles veulent ».

Dès la présentation des contours de son portefeuille Place Beauvau, où elle partage la thématique migratoire avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, Marlène Schiappa avait expliqué fin août vouloir mettre l’accent sur les « jeunes méritants » et prôner une « intégration voulue ».

En 2019, plus de 112.000 personnes ont acquis la nationalité française, dont plus de 48.000 par naturalisation, une procédure en net recul (-10%) comparé à l’année précédente.

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