Le 30 mars, la chaîne français France24 accueillait le chercheur au Centre de Relations internationales à Barcelone, Francis Ghilès. Interrogé sur comment le Maghreb fait face à la pandémie de coronavirus, le chercheur pointe du doigt « l‘incompétence et le mépris de la population » que « manifeste le président algérien mal élu« , Abdelmadjid Tebboune.
Après avoir souligné que la la Tunisie « s’en sort plutôt bien », Francis Ghilès accuse le pouvoir algérien d’avoir détourné l’aide médicale du groupe « China State Construction Engineering » (CSCEC) au profit de « l’hôpital militaire d’Ain Naâdja qui soigne les officiers supérieurs. »
« Ces Messieurs en haut lieu s’occupe de leur santé et se fiche du reste », balance le chercheur, précisant que cette aide de 400 000 dollars n’émane pas de l’Etat Chinois mais du groupe BTP CSCEC, lequel a construit la grande mosquée d’Alger qui a coûté 10 milliards de dollars.
Le 31 mars, Alger riposte et publie un communiqué pour indiquer que l’ambassadeur de France en Algérie a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères pour lui faire part des « vives protestations » de l’Algérie.
Et d’ajouter que l’ambassade d’Algérie à Paris « a été instruite à l’effet d’intenter une action en justice contre cette chaîne de télévision et l’individu auteur des propos injurieux à l’égard de l’Algérie. »
Quant au quotidien El-Moudjahid de ce mercredi, il accuse à son tour France24, « une chaîne de télé qui est l’outil médiatique des intérêts diplomatiques de la France », d’avoir « complaisamment servi les plats » au chercheur Francis Ghilès,
Selon El Moujahid, « France24, au cœur de l’audiovisuel extérieur français et arme cathodique du Soft power de la France » a également servi le Hirak, un soulèvement populaire inédit qui a fait tomber l’ancien président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, et continue inlassablement de contester la légitimité de son successeur, Abdelmadjid Tebboune.