Les mesures prises par le Maroc, vis-à-vis des voyageurs en Chine, sont des précautions dictées par l’évolution de la pandémie dans ce pays et des informations qui y sont liées, a indiqué, lundi à Rabat, le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi.
« Les mesures prises dans le monde, y compris au Maroc, vis-à-vis des voyageurs en Chine, ne reflètent pas une inquiétude, ou des prévisions négatives quant à l’évolution de la pandémie de COVID 19 », a assuré M. Hamdi, dans une déclaration à la MAP.
La Chine, pays d’un milliard et demi de population, connait une flambée sans précèdent de l’épidémie depuis la levée soudaine des restrictions sévères jusque-là appliquées dans le cadre de la politique « Zéro COVID », a rappelé Dr Hamdi, expliquant que cette décision survient alors que le pays connait une propagation de variants « hyper contagieux » dont essentiellement le BF.7, qui circule déjà dans beaucoup d’autres pays.
Cette mesure devrait d’autre part accélérer la reprise des voyages à l’étranger des Chinois après la levée des mesures restrictives, a-t-il ajouté.
« La propagation rapide et à grande échelle d’un virus facilite généralement l’émergence de mutations et de variants, mais le monde, qui est certain de cette éventualité, craint plutôt qu’un de ces variants soit plus virulent que ceux actuellement en circulation sur la planète », a redouté le chercheur.
L’OMS a incité vendredi 30 décembre la Chine à partager en temps réel les données sur l’évolution de l’épidémie, notamment les données sur les séquençages, les hospitalisations et les décès, outils essentiels pour détecter en temps opportun l’émergence de nouveaux variants et le degré de leur virulence.
En absence de ces données en temps réel, a poursuivi Tayeb Hamdi, les États ont décidé des mesures vis-à-vis des voyages depuis et vers la Chine pour, d’une part, restreindre le risque de propagation d’un éventuel variant plus virulent à l’insu des autorités sanitaire mondiales, et d’autre part, suivre à travers des prélèvements PCR systématiques ou aléatoires sur les voyageurs provenant de Chine, l’évolution génomique de l’épidémie.
Et d’affirmer que le Maroc, conformément à sa politique préventive et anticipative, a décidé d’interdire à titre de précaution l’accès à son territoire à tous les voyageurs, quelle que soit leur nationalité, en provenance de Chine, expliquant que cette décision a été prise après la confirmation par l’OMS de l’insuffisance des données partagées par la Chine au sujet de l’évolution de l’épidémie après la fin de la politique « Zéro COVID ».
« Au lieu de compter sur la seule responsabilité individuelle pour suivre l’épidémie localement, le Maroc a pris, comme à l’accoutumée, depuis le début de la pandémie, une mesure collective et anticipative, en attendant d’avoir plus de données », a expliqué le médecin, soulignant que les variants ne peuvent jamais être stoppées dans les frontières.
L’émergence de nouveaux variants est « un processus naturel », a-t-il rappelé, mettant en garde contre l’émergence d’un nouveau variant plus virulent qu’Omicron et, surtout, sa possible propagation aux dépens des variants hyper contagieux actuels, qui reste une éventualité très faible d’après les experts, mais non impossible.
Ainsi, a poursuivi Dr Hamdi, toutes ces mesures sont à titre de précaution et non une prédiction d’une évolution négative de la pandémie, indiquant que l’année 2023 est toujours de plus en plus pressentie comme année de la fin de la pandémie.
Les ménages, les entreprises et les investisseurs au Maroc sont appelés à développer positivement leurs plans pour 2023 et pour les années à venir, a-t-il, par ailleurs, suggéré, saluant « le succès marocain » dans la gestion de cette crise sanitaire qui lui permet d’assurer une continuité de la normalité de la vie sociale et économique en toute fluidité.
Des rapports en provenance de Chine indiquent que BF.7 serait plus contagieux, avec une période d’incubation plus courte et une plus grande capacité à infecter les personnes qui ont déjà eu le Covid.