Le conflit autour du Sahara marocain ne dépend que de l’Algérie (Saint-Prot)
Le conflit autour du Sahara « ne dépend que du régime algérien qui l’alimente d’une manière artificielle et très onéreuse », a affirmé le directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques (OEG), Charles Saint-Prot.
« Il est temps que le régime algérien reconsidère son obsession anti-marocaine et s’oriente vers la cessation du soutien à un complot séparatiste », a insisté M. Saint-Prot dans une interview avec l’hebdomadaire tunisien « L’expert » à paraître jeudi.
Il a souligné qu’il convient désormais que la communauté internationale fasse des pressions fortes sur Alger pour mettre un terme à une crise qui n’est que le résidu de la guerre froide.
Le chercheur a expliqué qu’Alger doit comprendre qu’ »on ne fonde pas une diplomatie sur la haine ».
Le DG de l’OEG a rappelé qu’il s’agit d’un conflit artificiel créé de toutes pièces par le régime algérien et le bloc communiste au milieu des années 1970, notant que le sahara marocain aurait dû revenir naturellement au sein de la mère-patrie marocaine après le départ des colonisateurs espagnols qui a suivi la Marche verte en novembre 1975 et marqué la fin de la colonisation.
« C’est à ce moment que l’Algérie et le bloc communiste ont lancé le groupe séparatiste -Polisario- qui ne s’est d’ailleurs jamais vu reconnaître le statut de mouvement de libération nationale, ce qui est bien normal puisqu’il n’a pas participé à la lutte contre l’occupant espagnol et qu’il n’est qu’un simple pantin du régime algérien », a détaillé le chercheur.
Il a fait observer que « l’aveuglement du régime algérien est véritablement fossilisé dans une pensée de type soviétique ».
Il a, par ailleurs, qualifié d’excellentes les relations entre le Maroc et la Tunisie, parce que ce sont « deux pays sérieux, compétents et sages ».
« Certes, il peut y avoir, sur certains points, une concurrence économique mais cela peut être surmonté », a-t-il indiqué, soulignant que là encore, « la responsabilité du régime algérien est énorme car c’est lui et lui seul qui bloque la coopération maghrébine ».
Dans ce sens, il a fait savoir que ce conflit « factice » autour du sahara marocain n’est qu' »un prétexte pour les dirigeants algériens qui sont hostiles à un grand marché, avec des règles de droit et une transparence qui mettraient au grand jour leur corruption et la nature véritablement soviétique de leur système ».
Revenant sur le dossier libyen, M. Saint-Prot a mis l’accent sur les efforts des « Etats sages », comme la Tunisie ou le Maroc, pour trouver une solution à la crise.
A cet égard, le chercheur a rappelé les récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita dans lesquelles il souligne que le dialogue inter-libyen de Bouznika (6/10 septembre) confirme que les Libyens ont simplement besoin d’honnêtes facilitateurs du dialogue et sont capables de résoudre leurs problèmes sans tutelle ni influence.
Les discussions inter-libyennes ont progressé, s’est réjoui le politologue, faisant remarquer que l’Union africaine, l’Union européenne, la France, les Etats-Unis, de nombreux pays d’Amérique latine ou la Turquie ont salué la tenue de cette réunion, et le rôle positif du Maroc pour enclencher un processus dans la ligne de l’accord de Shkirat de 2015 et sous l’égide des Nations-Unies.
« Les avancées sont considérables », a-t-il estimé, relevant que les délégations du Haut Conseil d’Etat libyen (Tripoli) et du parlement de Tobrouk ont annoncé qu’elles sont parvenues à un accord global sur les critères et les mécanismes transparents et objectifs pour occuper les postes de souveraineté comme elles ont convenu de poursuivre ce dialogue et de se retrouver fin septembre pour permettre l’activation de cet accord qui devrait bénéficier du soutien d’une large partie de la communauté internationale.
L’enjeu en Libye est de fonder un Etat fort dans l’intérêt des Libyens et de toute la région car le monde a besoin d’un Etat stable dans cette région de la Méditerranée, a précisé le DG de l’OEG, qui est un centre de recherche français, créé en 2014, avec l’objectif de contribuer à la promotion et au rayonnement de la recherche scientifique dans les différents domaines de la géopolitique et des relations internationales.