Burkina : obsèques nationales pour les victimes burkinabè du crash d’Air Algérie

Des milliers de personnes ont assisté mercredi à Ouagadougou aux obsèques nationales organisées par le Burkina Faso pour les victimes burkinabè du crash du vol AH 5017 d’Air Algérie, survenu le 24 juillet au Mali, a constaté l’AFP.

La plupart des membres du gouvernement, dont le Premier ministre Isaac Zida, étaient présents à l’hommage officiel qui s’est tenu mercredi matin dans un centre culturel du sud-est de la capitale.

"Je n’ai pas véritablement de mot pour exprimer la douleur de toute la nation face à ce drame", a déclaré M. Zida, qui a tenu à témoigner de la "solidarité" du peuple burkinabè "aux membres des familles des victimes".

"Notre deuil commence ce matin", a lancé le président de l’Association des victimes burkinabè du vol d’Air Algérie, Me Halidou Ouédraogo.

"Perdre un être c’est très difficile. Mais quand (…) on a les corps pour faire la cérémonie comme c’est le cas aujourd’hui, cela soulage énormément", a déclaré Me Ouédraogo, dont la fille a péri dans le vol.

Quelques instants plus tôt, Christophe Sandwidi, dont l’épouse Martine a péri dans le vol, avait eu la douloureuse responsabilité de lire les noms de toutes les victimes dont les cercueils ont été ramenés à Ouagadougou.

"C’est important que la dépouille de notre fils soit revenue au Burkina Faso parce que c’est ici qu’il a fondé sa famille (…). C’est important pour nous qu’on ait retrouvé des traces", a réagi le Franco-Burkinabè Patrick de Lalande.

Dix-sept cercueils, recouverts du drapeau vert, rouge et jaune du Burkina Faso, et une urne ont été transportés mardi à Ouagadougou en provenance de France, où les restes des 116 victimes de la catastrophe ont été identifiés.

Après les cérémonies religieuses et les honneurs militaires, quatorze d’entre eux ont été emmenés mercredi sur un porte-char de l’armée au cimetière de Goughin, à l’ouest de Ouagadougou, où ils ont été inhumés dans l’intimité et selon les rites de chaque famille.

Trois cercueils ont été transportés dans des villages hors de la capitale pour y être enterrés.

Le vol AH 5017 d’Air Algérie, qui devait relier Ouagadougou à Alger, s’est écrasé le 24 juillet dans le nord du Mali environ 32 minutes après son décollage avec à son bord 116 passagers et membres d’équipage, qui ont tous péri.

Vingt-trois (BIEN 23) burkinabè sont morts dans l’accident, ainsi que 54 ressortissants français. Les autres victimes venaient du Liban, d’Algérie, d’Espagne, du Canada, d’Allemagne et du Luxembourg.

Pendant une semaine, des experts internationaux avaient ratissé le site du crash pour collecter notamment les restes humains à des fins d’identification.

Cette opération, faite en France, s’est achevée récemment, ce qui a permis leur restitution aux familles.

Les enquêtes sur les causes du crash menées par le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français se poursuivent et "pourraient prendre un an", a déclaré lundi le général Gilbert Diendéré, chargé du comité de crise

Les familles veulent "la vérité quoi qu’il arrive", a affirmé Patrick de Lalande. Et d’expliquer : "on veut savoir pourquoi nos enfants, nos frères, nos parents, sont décédés. Pourquoi ils sont partis comme ça violemment et faire en sorte que cela ne recommence plus jamais."

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