Le parquet fédéral belge a annoncé jeudi une saisie « record » de 11,5 tonnes de cocaïne pure à bord d’un conteneur en provenance de Guyana, dans le cadre du démantèlement d’une organisation criminelle.
La marchandise, saisie dans le port d’Anvers et qui était à destination des Pays-Bas, a été détruite. Sa valeur marchande était évaluée à environ 450 millions d’euros, a précisé le parquet dans un communiqué.
La découverte a eu lieu dans le cadre d’une enquête de la justice belge ouverte fin 2019 après la saisie de 2,8 tonnes de cocaïne. Elle a permis le démantèlement d’une organisation criminelle internationale « bien structurée, soupçonnée d’expédier très régulièrement de grandes quantités de cocaïne depuis l’Amérique du Sud vers la Belgique », a expliqué le parquet.
Il avait annoncé le 1er octobre l’interpellation d’une trentaine de personnes en Belgique, aux Pays-Bas et en Espagne, à la suite de 70 perquisitions. Parmi elles, 22 sont toujours en détention préventive et près de 3 millions d’euros ont été saisis.
Cette enquête a révélé qu’un autre lot de cocaïne était en route depuis l’Amérique du Sud. Les conteneurs suspectés ont été transportés par bateau jusqu’au port belge de Zeebrugges, puis ont été transportés sur une péniche vers le port d’Anvers.
Le 27 octobre, les enquêteurs ont procédé à l’inspection de cinq conteneurs de ferraille. A l’intérieur de l’un d’eux avait été placé un autre conteneur en acier, dans lequel la cargaison de 11,5 tonnes de cocaïne a été retrouvée.
Cette saisie a entraîné cinq nouvelles perquisitions donnant lieu à deux interpellations en Belgique et une autre aux Pays-Bas.
C’est l’une des plus grosses saisies jamais réalisées en Europe.
Il s’agit aussi d’un « record mondial de saisie de cocaïne à l’intérieur d’un seul conteneur », a indiqué à l’AFP Kristian Vanderwaeren, administrateur général des douanes belges.
Selon lui, le dispositif des trafiquants était astucieux. « Ils avaient bien travaillé », a-t-il expliqué. Car la drogue à l’intérieur du deuxième conteneur en acier « est très difficile à détecter ». Indécelable avec les techniques de reniflage, elle nécessite selon lui l’emploi d’un « scanner spécial de haute qualité ».
Deuxième port de marchandises d’Europe après Rotterdam, Anvers est la principale porte d’entrée de la cocaïne sur le continent, en raison de son lien commercial plus fort avec l’Amérique du Sud.
Cette drogue y arrive souvent dissimulée dans des cargaisons de fruits ou dans les parois des conteneurs en provenance principalement du Brésil, d’Equateur et de Colombie.
Ces trafics ont engendré dans la région d’Anvers une criminalité de plus en plus violente qui inquiète les autorités.
Au vu de la tendance actuelle – près de 45 tonnes de cocaïne déjà saisies depuis le début de l’année en Belgique -, le record annuel de 61,8 tonnes devrait être battu en 2020, a estimé M. Vanderwaeren, qui table sur 70 tonnes.
Selon lui, la pandémie de coronavirus n’a pas provoqué de baisse du commerce de stupéfiants. « On n’a pas vu de diminution des saisies avec le Covid-19. Au contraire, on a l’impression que les trafiquants essaient de profiter de la désorganisation réelle ou supposée des chaînes logistiques et des services étatiques pour pousser la marchandise ».