Baisse de 116 milliards de dollars des réserves de change de l’Algérie entre 2014 et 2019 (PM)
« Les réserves de change de l’Algérie ont baissé de plus de 116 milliards de dollars entre 2014 et 2019 et le déficit du Trésor a atteint en moyenne un niveau de 10% du PIB », a déploré le responsable algérien dans un entretien à l’agence de presse algérienne « APS ».
Faisant état d' »une situation catastrophique sur tous les plans », il a souligné l’existence d' »institutions et d’une administration traumatisées par l’ampleur prise par la corruption qui a profondément affecté la sphère politico-administrative et qui a entraîné un accaparement des centres de décisions économiques et financières au profit des intérêts privés ».
Le Premier ministre a de même fait état d’une « situation financière très fragile, marquée par de profonds déséquilibres au plan interne et externe », évoquant aussi « un système de retraite en quasi faillite avec des déficits cumulés qui ont atteint, à fin 2019, quelque 2500 milliards de DA et dont le financement est assuré par des avances du Trésor, ainsi qu’une fragilisation de la situation sociale de l’Algérie à travers les disparités dans le développement des territoires et de graves dysfonctionnements au niveau de l’accès des citoyens aux services publics de base ».
« Cette situation est traduite par l’identification, pour la première fois, des zones d’ombre qui a permis de constater que leur nombre a atteint plus de 15000 zones avec une population concernée de 9 millions d’habitants, soit le 1/5 de la population totale du pays », a précisé M. Djerad.
Il a indiqué que « 45% de ces zones d’ombre sont localisées dans les wilayas du Nord du pays avec une population impactée de 4,5 millions d’habitants, 48% de ces zones d’ombre se situent dans les hauts plateaux avec une population impactée de 3,2 millions d’habitants ».
Au plan international et la conjoncture empreinte depuis quelques semaines d’une forte dégradation en rapport avec l’évolution de la situation liée au Covid-19, M. Djerad a souligné que cette situation « impacte négativement nos ressources en devises et accentue les contraintes budgétaires déjà pressantes, ce qui nous interpelle pour l’adoption de mesures à caractère conjoncturel et structurel en vue d’aboutir au redressement de la situation financière ».
Il a estimé, à cet égard, que ces mesures « devront permettre la consolidation de nos réserves de change en freinant le rythme de leur détérioration et de dynamiser la croissance économique en favorisant l’investissement à forte valeur ajoutée de nature à améliorer la situation de la balance des paiements ».